25-11-2024 05:38 AM Jerusalem Timing

Le Hezbollah comme vous ne l’avez jamais vu

Le Hezbollah comme vous ne l’avez jamais vu

Ainsi sont les héros ordinaires qui se battent dans les rangs du "Parti de Dieu" contre les coupeurs de tête de Daech et d’Al Nosra

Les médias mainstream semblent décidés à vouloir brouiller les cartes concernant le conflit syrien.

Ils entretiennent une confusion telle que le spectateur moyen a du mal à distinguer un terroriste takfiri d’un résistant du Hezbollah.

Ce dernier est systématiquement présenté comme un intrus dans le conflit syrien alors qu’il est à la fois le dernier venu et la cible originelle du terrorisme takfiri. Tout est fait pour déshumaniser voire diaboliser le Hezbollah.
Alors puisque les médias dominants refusent de lui donner un visage, nous allons lui en donner un, celui de Mahdi Mohammed Yaghi, un jeune Libanais presque comme les autres morts au combat en Syrie.

Pétri de ferveur religieuse et assoiffé de justice, Mahdi n’en est pas moins un luron, un farceur qui ne se prend jamais au sérieux. Le 31 juillet 2013, ce jeune habitant d’un village de Baalbek (Est du Liban) est tombé en Syrie face aux hordes takfiri soutenues par la CIA et les Saoud.

 

L’un de ses camarades l’a filmé avant son ultime combat. Ces images ont fait leur apparition deux mois après sa mort. On y découvre un jeune homme tout sourire, bardé d’humour et de tendresse. "Tu veux quoi, qu’on parle des filles que l’on croise dans les rues ?" lance-t-il à son ami qui le filme.
Et puis d’ajouter :
"Je suis fiancé. Et je suis même légitimement marié avec ma fiancée. En clair, je ne veux pas des vierges du paradis (houris)"
Ne sachant pas trop quoi dire, il demande à son camarade qui le filme :
"Si j’ai l’air timide, efface les images s’il te plaît."
Et puis, il se lance :
"Franchement, j’étais nul en grammaire."
Parlant de sa mère, il dit : "J’aimais bien la couvrir de bisous".
A propos de son père, il dit :
"Si jamais mon père apprend que je suis tombé en martyre, il va devenir fou. Il ne va jamais me pardonner."

"Mon père, c’est vraiment un brave gars, dur au travail. Allez papa, travaille et vis ta vie."
A ses frères et sœurs, il se contente de dire : "Soyez fiers de moi."

Ses amis semblent également beaucoup compter pour lui :
"Je voudrais dire à mes copains : "Après mon martyre, quand vous vous souviendrez de moi dans vos veillées, (...) ne commencez pas à vous lamenter et à lire le Coran. Amusez-vous. Vous voulez jouer à Uno (jeu de cartes) ? Jouez à Uno !"

Il envoie ses salutations à ses voisins, aux gens de son quartier et aux habitants de son village.

On est loin du discours hystérique de ses ennemis qui jurent de trancher la gorge de tous les infidèles et de leur dévotion vicieusement ostentatoire.
Mahdi Yaghi va même jusqu’à dire :
"Si la chaîne Al Manar (chaîne télévisée de son parti) vient voir mes parents après mon martyre, il ne faut pas qu’ils disent : "Que Dieu le bénisse, notre enfant était pieux" (Rires).

Il essaie ensuite de faire plus sérieux : "Si Al Manar vient vous voir, dites-leur juste : "Franchement, il avait un bon cœur. C’était un gars gentil et indulgent."
Son message improvisé, il le termine en s’excusant pour son départ auprès de toutes celles et ceux qui l’aiment.

Ainsi sont les héros ordinaires qui se battent dans les rangs du "Parti de Dieu" contre les coupeurs de tête de Daech et d’Al Nosra.

 

Bahar Kimyongür

Site Sylvia Cattori