Et la rédaction de la Déclaration ministérielle.
C’est dans un esprit d’apaisement et de coopération, qui contraste avec les tensions politiques extrêmes qui ont régné pendant des mois, que le nouveau Conseil des ministres a tenu sa première réunion, ce mardi, au palais de Baabda, sous la présidence du chef de l’État Michel Sleïmane.
A l'ordre du jour de cette réunion, la désignation des membres de la commission qui sera chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle. M. Sleïmane et le président du Parlement, M. Nabih Berry, avaient appelé lundi le gouvernement à accélérer la rédaction de ce document afin d'obtenir rapidement la confiance du Parlement.
Le chef de l’Etat a exprimé l'espoir que «le nouveau gouvernement puisse élaborer la déclaration ministérielle dans les meilleurs délais afin d'obtenir la confiance du Parlement au plus vite, accompagner les échéances constitutionnelles et réaliser certains projets en suspens afin de compenser le temps perdu».
Des milieux politiques bien informés déclarent qu’en dépit du fossé qui sépare les principaux protagonistes sur la question-clé de la formule armée-peuple-résistance, voulue par le Hezbollah et ses alliés et rejetée par le 14-Mars, la rédaction de la déclaration ministérielle ne devrait pas présenter des difficultés majeures, car l’esprit de compromis, qui a permis de surmonter des obstacles encore plus graves, permettra sans doute de faciliter les prochaines étapes. La richesse de la langue arabe devrait aider à imaginer des formules linguistiques acceptées de toutes les parties. Nabih Berry et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, qui jouent le rôle de démineurs, se sont d’ailleurs attelés sans tarder à la tâche et plusieurs idées sont déjà à l’étude.
Les mêmes milieux soulignent qu’«avec la formation d’un gouvernement rassembleur et la répartition des portefeuilles, le plus gros est fait, le reste n’est que détail».
Cette détente s’est très vite reflétée dans le discours apaisée des derniers jours et dans le profit bas adopté par les têtes-brûlées, dont les déclarations empoisonnaient la vie politiques ces derniers mois. Ce n’est pas tout. Une rencontre inimaginable il y a quelques jours seulement a eu lieu entre le ministre de la Justice, Ashraf Rifi, un faucon du Courant du futur, et le chef de l’unité de liaison et de coordination du Hezbollah, Wafic Safa, au domicile de Rifi à Achrafié (Voir par ailleurs).
Profitant de ce nouveau climat positif, le président Michel Sleïmane projette de relancer le dialogue national, croit savoir le quotidien An Nahar publié mardi. Selon des sources du palais présidentiel, citées par le journal, les «sacrifices» consentis par les alliances du 8 et du 14 Mars pour la formation du gouvernement, pourraient paver la voie à la reprise du dialogue national. «Je suis certain que les efforts qui ont abouti à la formation d'un gouvernement consensuel seront poursuivis au cours de la prochaine étape», a déclaré M. Sleïmane hier, dévoilant indirectement son intention de relancer le dialogue.
La dernière séance du dialogue national s'était tenue le 20 septembre 2012. Depuis, le 14-Mars avait rejeté toutes les invitations adressées par le président de la République pour réunir les protagonistes autour d’une même table.
Médiarama