Il s’inscrirait dans le cadre des compromis vécus par la région.
Une rencontre a eu lieu lundi matin entre le ministre de la Justice, Achraf Rifi, et le chef de l’unité de liaison et de coordination du Hezbollah, Wafic Safa, au domicile de M. Rifi à Achrafié, a indiquee le quotidien libanais al-Akhbar. Bien que le but officiel de la visite fût de féliciter M. Rifi pour sa nomination au gouvernement, la visite avait en réalité d’autres dimensions, affirme une source bien informée.
Le journal rapporte que la rencontre s’est déroulée en présence du chef du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Imad Othman, et du chef de la salle d’opérations des FSI, le général Houssam Tannoukhi. C’est ce dernier, qui entretient des relations étroites avec les commandements du Hezbollah et du Courant du futur, qui a arrangé cette réunion, consacrée à la mise en place d’un canal discret de contacts à caractère politico-sécuritaire entre les deux parties. Ce canal existait déjà et était actif jusqu’à ce que M. Rifi fasse prévaloir ses droits à la retraite et la montée des tensions entre le Hezbollah et le futur. Alors qu’il se trouvait au domicile de Rifi, M. Safa est entré en contact téléphonique avec le ministre de l’Intérieur, Nouhad al-Machnouk, pour le féliciter pour sa nomination.
Des sources politiques ont indiqué pour al-Akhbar que ce climat d’apaisement s’inscrit dans le prolongement de la formation du gouvernement et pourrait avoir des répercussions positives sur les échéances à venir, notamment la déclaration ministérielle et l’élection présidentielle.
Le journal assure aussi que la lutte contre le terrorisme est désormais en en tête priorités au Liban. Il est donc préférable que les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Télécommunications soient confiés à des personnalités autres que chiites. Ceci faciliterait en effet le soutien international à l’armée avant la confrontation avec le terrorisme local.
Il révèle que peu avant Noël, une rencontre avait eu lieu entre le leader du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, et le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah. Lors de cette réunion, le numéro un du Hezbollah a soutenu l’idée d’une rencontre entre le général Aoun et le chef du Courant du futur, Saad Hariri.
Dans le nouveau gouvernement, il n’y a ni vainqueur, ni vaincu. Il serait réaliste de percevoir ce cabinet comme s’inscrivant dans le prolongement des compromis régionaux et locaux en gestation.
Al-Akhbar; Médiarama