Qu’en est-il des Iraniens et de Damas naturellement ?
De bons connaisseurs du dossier de la présidentielle indiquent que Français et Saoudiens se montrent désormais moins enthousiastes à l’idée de la prorogation du mandat du président Michel Sleiman, qui répète d’ailleurs qu’il est fatigué et souhaite se reposer.
L’émissaire présidentiel français Emmanuel Bonne a encouragé, lors de sa visite à Beyrouth en janvier, plusieurs responsables politiques et religieux libanais, notamment le patriarcat maronite, à se préparer à la tenue de la présidentielle à la date prévue. Ce qui signifie que le quorum des deux tiers des députés serait assuré pour la tenue d’une séance parlementaire consacrée à l’élection d’un président.
Les Saoudiens ont faire savoir à l’ambassadeur des Etats-Unis au Liban, David Hale, à l’occasion de sa dernière visite en Arabie saoudite, qu’ils préféraient qu’un nouveau président soit élu, et que Jean Obeid était leur premier candidat compte tenu de sa position centriste et de ses relations aux plans local, arabe, islamique et international.
Les Américains ne se sont toujours pas exprimés sur cette échéance.
Toutefois, des personnalités s’étant récemment rendues à Washington assurent que l’administration américaine est favorable à l’élection d’un nouveau président. Elle n’encourage aucun processus conduisant à une nouvelle prorogation du mandat de la Chambre, à la prorogation du mandat du président de la République, ou à l’amendement de l’article 49 de la Constitution au profit de tel ou tel candidat.
Mais si le scénario du vide se profile à l’horizon, les textes de la Constitution pourront s’accommoder de la nécessité d’élire un nouveau chef d’Etat.
Le discours américain, auquel plusieurs capitales font écho, ouvre la voie à la candidature du commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, et du gouverneur de la Banque du Liban, Riyad Salamé.
Qu’en est-il des Iraniens (et de Damas naturellement)? Ils seront cette fois-ci l’un des acteurs de l’élection présidentielle, quels que soient les scénarios envisagés. Ils tiennent le discours suivant: la formation d’un nouveau gouvernement aide à dégager la voie dans l’éventualité du respect des échéances constitutionnelles. Toutefois, comme à leur habitude, ils chargeront leurs alliés libanais de prendre position à ce sujet.
Le 8 et le 14-Mars ont-ils déjà leur liste de présidentiables? Si tel est le cas, aucun camp ne sera en mesure d’imposer son candidat. Chacun d’entre eux tentera donc de gagner à sa cause Walid Joumblatt, qui fera figure de «faiseur de rois». Ce serait la raison pour laquelle Michel Aoun aurait décidé d’ouvrir un canal avec Saad Hariri. Samir Geagea et Amine Gemayel sont eux aussi persuadés que Hariri est capable d’attirer les voix des députés proches de Joumblatt.
As Safir + Mediarama