Un jeune a été arrêté à Tarik Jdidé. Sa mission était de surveiller le centre culturel iranien et le siège de la chaine al-Manar.
Deux attentats terroristes ont frappé mercredi le centre culturel iranien et l’orphelinat de Dar el-Fatwa, et ont fait 8 martyrs et plus de 100 blessés. (voir les images à droite).
Et comme après chaque attentat, les informations recueillies par les services de sécurité commencent à être divulguées. Concernant cette
dernière attaque suicide, les services sécuritaires confirment qu’il s’agissait de deux voitures piégées conduites par deux suicidaires.
La première de type BMW tout terrain, chargée de 100 kg d’explosifs, devrait viser le bâtiment du centre culturel iranien. Un jeune spécialisé dans le vol de voitures a loué la BMW en juin 2013, puis il l’a vendue à 600$ à un jeune de la Békaa du nord. Ce dernier l’a transportée à une troisième personne dans le village de Brital (Békaa), qui est experte dans la falsification des papiers des voitures, qui sont ensuite vendues comme si elles étaient légales.
La plupart des voitures volées sont vendues en effet à un commerçant de voitures de Brital qui entretient des liens étroits avec des voleurs de voitures dans les territoires syriens. La voiture qui a explosé hier à Bir Hassan a été achetée par des commerçants syriens actifs avec les groupes armés de l’opposition syrienne. Celle-ci est ensuite parvenue à un groupe lié à Abdallah Azzam. Elle a été piégée et ensuite transportée au Liban via Ersal.
L’identité du kamikaze dévoilée
Dans le cadre des enquêtes en cours, les services de sécurité ont publié la photo du jeune Nidal el-Moughir, principal kamikaze suspect dans l’explosion de la BMW. Le père de Nidal a reconnu que ladite photo était celle de son fils.
Des tests d’ADN sont en cours pour trancher si Nidal est le véritable kamikaze.
Nidal el-Moughir est un partisan du
cheikh Ahmad el-Assir et combat depuis des mois dans la région syrienne de Qalamoun.
Il est palestinien et vit à Bayssariyeh (circonscription de Zahrani au sud Liban), soit du même village du kamikaze Adnane el-Mohammad qui s’est fait exploser contre l’ambassade iranienne. Des inconnus ont incendié la maison du kamikaze de mercredi.
Arrestation d’un élément des brigades d’Abdallah Azzam
Les brigades terroristes d’Abdallah Azzam ont revendiqué les deux attentats suicidaires. Selon le quotidien libanais al-Akhbar, le département des renseignements a arrêté mercredi matin un jeune à Tarik Jdidé qui a reconnu son appartenance aux brigades Abdallah Azzam. Celui-ci a admis que le dirigeant des brigades cheikh Sirajedine Zreikat l’a chargé de surveiller le
centre culturel iranien et le bâtiment de la chaine de télévision al-Manar.
Sachant que les deux bâtiments se trouvent à quelques centaines de mètres.
Samedi dernier, le département des renseignements a arrêté un groupe de jeunes à Tarik Jdidé, suspecté d’entretenir des liens avec le groupe Abdallah Azzam.
Le ministre libanais de l’intérieur et les passages de la mort
Les informations précitées sont parvenues au ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk qui a déclaré depuis le lieu des attentats : « Il faut assécher les voies de la mort, et les passages des voitures volées du Liban en Syrie aident les brigades terroristes d’Abdallah Azzam qui piègent les voitures et puis les envoient au Liban… »
Certes, la vente des voitures aux groupes armés de l’opposition syrienne facilite le projet terroriste de ces derniers. Mais il est irréaliste de mettre au même titre d’égalité la vente de voitures volées et le fait de piéger ces voitures. En effet, le ministre de l’intérieur, un faucon du courant du Futur, a voulu partager la responsabilité de ces attentats entre son groupe politique et ses adversaires.
En d’autres termes, il a voulu dire : « Les groupes terroristes que nous connaissons à Ersal ne sont pas seuls responsables de l’effusion du sang des innocents dans la banlieue Sud. Il existe un partenaire à ces groupes, qui sont des voleurs de voitures à Brital ».
Toutefois, la réaction aux propos de Machnouk n’a pas tardé. Dans un communiqué, les habitants de Brital ont appelé le ministre de l’intérieur à arrêter les voleurs des voitures dans leur village, dont le nombre ne dépasse pas les dix sur 30 mille individus. « Ceux-ci ne cherchent que la collecte d’argent, et si tu veux mieux les connaitre, tu n’as qu’à demander à tes bien-aimés à Ersal qui piègent ces voitures ».
Pourquoi laisser les groupes terroristes à Ersal agir librement
Qu’en est-il des individus vivant à Ersal et qui aident les terroristes à piéger les voitures pour les envoyer au Liban ? Un responsable sécuritaire confie à al-Akhbar qu’ils sont connus.
" Mais plus de 150 mille Libanais et syriens vivent dans cette ville. Comment donc un service sécuritaire peut-il opérer avec liberté dans cette région ? Ceci nécessite un plan sécuritaire complet, et une coopération entre les différents services de l’Etat ».
Khamis à Londres !
Au moment où les voitures piégées se promènent dans les rues de Beyrouth, ce qui exige une mobilisation totale des services de renseignements afin de prévenir tout nouveau massacre contre les citoyens, le directeur du département des renseignements de l’armée à Beyrouth le colonel George Khamis est parti avec son fils à Londres pour assister à un match de football. Et ce, au lendemain de l’attentat suicide à Bir Hassan !