La pression sécuritaire pèse sur le cabinet.
La commission de rédaction de la déclaration ministérielle s'est tenue vendredi dans une ambiance positive, sans doute à cause de la pression sécuritaire qui pèse sur le cabinet avec le double attentat suicide de Bir Hassan et la montée de la tension à Tripoli, après l'assassinat du responsable du Parti arabe démocratique, Abdel Rahmane Diab.
Lors de la réunion de jeudi, un accord a eu lieu sur plusieurs points, dont ceux relatifs au pétrole et aux réfugiés syriens. La question de la résistance a été débattue dans le "calme et le sérieux", selon des sources citées par le quotidien As Safir.
Les membres de la commission ont été invités à proposer un texte précis qui sera examiné lors de vendredi, dans le but de parvenir à une formulation susceptible de faire l’unanimité.
Les ministres centristes (proches du président de la République, du Premier ministre et de M. Walid Joumblatt) ont d’ores et déjà avancé certaines idées qui pourraient aider à régler les sujets de discorde sur la déclaration de Baabdaet la formule armée-peuple-résistance.
Pour le premier point, les centristes proposent, selon As Safir, la formulation suivante: "Le Conseil des ministres rappelle le communiqué de la réunion du comité de dialogue national, qui a approuvé à l’unanimité la déclaration de Baabda et œuvrera à réunir les conditions nécessaires à sa mise en œuvre".
Le Hezbollah ne devrait pas s'opposer à un tel texte, qui laisse entendre qu’il faudra du temps pour atteindre cet objectif, car la situation en Syrie ne permet pas sa mise en œuvre.
Au sujet du triptyque armée-peuple-résistance, les ministres centristes proposent de combiner cette formule et la stratégie de défense. Le texte proposé serait le suivant: "Il est nécessaire de conjuguer les efforts du peuple, de l’armée et de la résistance pour faire face à l’occupation israélienne à travers une stratégie nationale de défense qui fera l’objet d’une entente sur base de la vision présentée par le président de la République".
Le 14-Mars pourrait saisir cette perche tendue, surtout qu'elle établit un lien entre le triptyque et la stratégie de défense.
Al Akhbar rapporte de son côté que bien le Hezbollah soit attaché à la formule armée-peuple-résistance, le débat au sein de la commission de rédaction était "calme" lors de la réunion de jeudi. Le ministre d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Mohammad Fneich (Hezbollah), a soulevé la question de la résistance en déclarant: "Nous ne sommes pas prêts à céder sur la question de la Résistance, qui figure depuis les années 1960 dans toutes les déclarations ministérielles".
Réponse de Nouhad Machnouk, Boutros Harb et Sejaan Azzi: les circonstances ont changé depuis la libération du Sud en 2000 et, surtout, après la guerre en Syrie. Il n’est désormais plus acceptable que la résistance soit une entité à part entière au sein de l’État. Malgré cet échange, des sources ministérielles citées par Al Akhbar font état d'une "entente totale" entre les membres de la commission sur les ressources pétrolières, les permis de forage, les affaires sociales, la priorité accordée à la lutte contre le terrorisme et les réfugiés syriens. Ils sont aussi tombés d'accord sur l'équipement de l'armée, le respect des échéances constitutionnelles, les mesures économiques et sociales, comme l'assurance-vieillesse.
Des sources bien informées déclarent que l'accord sur la question de la Résistance devrait intervenir dès le retour du président de la Chambre, Nabih Berry, de sa tournée à l'étranger.
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