Personne dans le gouvernement n’ose actionner l’interrupteur de connections pour empêcher les terroristes takfiristes de se connecter avec le monde extérieur
Un haut responsable officiel libanais a reçu dernièrement un rapport sur les principales figures de «l’Etat de la prison de Roumié
Il s’agit du yéménite Ali Abdel Karim Saleh, surnommé Abou Tourab, le Russe Serguei Vladimir Fichoski, surnommé Serguei le Russe, les deux Syriens Taha Sleiman et Mohammad Saleh Zawawi,(ce dernier qui est surnommé Abou Salim Taha est un ancien responsable de Fatah al-Islam et membre actuel d’al-Nosra), les Palestiniens Hamzé Amine Kassem et Mohammad Sleiman Khalaf, les Libanais Osman Mohammad Ibrahim et Bilal Khodr Ibrahim, le Jordanien Youssef Osman Abdel Salam (responsable du Front al-Nosra), et enfin les deux Saoudiens Khaled Soueid, membre du Conseil de la Choura de la branche d’Al-Qaïda en Tchétchénie et Fahd al-Moughames (responsable d’Al-Qaïda).
Le rapport souligne que la plupart des détenus ont prêté serment d’allégeance au chef du Front al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani. Ils dirigent un réseau qui possède des ramifications dans d’autres prisons au Liban et le contact est établi entre eux grâce à Internet. Des dizaines de Smartphones, dont certains offrent le service Skipe (son et image), ont été introduits dans la prison. Ils permettent de fournir aux détenus des données et des informations ou de donner des ordres, dont des attaques contre des cibles bien déterminées. Il suffit de se connecter à certaines adresses Internet à travers le système sans fils (Wireless) pour que le contact soit établi, jusqu’avec des forums au fin fond du monde.
Le rapport indique que plusieurs tentatives visant à déconnecter les Smartphones du réseau ont eu lieu, à travers notamment un pylône de télécommunications installé près de la prison de Roumié. Mais le contact était rétabli très rapidement et les choses rentraient dans l’ordre.
Début février, du matériel sophistiqué non pas de brouillage mais d’interruption des connections a été installé, mais personne n’a osé jusqu’à présent l’actionner, les ministères de l’Intérieur et de la Justice se dérobant à leurs responsabilités.
Le Front al-Nosra et consorts ont inscrit à leur ordre du jour la préparation d’une opération militaire et sécuritaire pour une évasion collective d’un grand nombre de détenus; soit à travers une mutinerie à l’intérieur de la prison, à la faveur de laquelle des ouvertures seraient faites dans les murs d’enceinte, à l’aide de charges piégées à base de carbone; soit à partir de l’extérieur du pénitencier, selon plusieurs scénarios.
L’un d’eux prévoit une attaque par des assaillants portant l’uniforme des Forces de sécurité intérieure (FSI); un autre scenario prédit plusieurs attaques-suicide à divers endroits, qui provoqueraient une situation chaotique. Des attaques préventives contre d’autres prisons ne sont pas exclues, notamment à Zahlé ou à Jezzine, où la plupart des partisans du cheikh Ahmad al-Assir sont détenus dans un site qui n’est pas entouré des mesures de sécurité et de protection nécessaires.
Le rapport conclut que les détenus islamistes de Roumié sont en contact quotidien avec des forums proches d’Al-Qaïda en Afghanistan, en Irak, en Syrie, au Pakistan, en Tchétchénie et dans des pays du Golfe.
Ils ont lancé des campagnes de solidarité avec eux et ont demandé à Abou Mohammad al-Joulani et à l’émir de Daech (L’Etat islamique en Irak et au Levant), Abou Bakr al-Baghdadi, de les faire libérer par la force. Ils sont également en contact quotidien avec des personnalités islamistes libanaises et des tribunes médiatiques, sous l’œil des autorités libanaises qui regardent en spectateur.
Médiarama