La Résistance est plus que jamais un droit et un besoin.
Alors que le débat se poursuit au sein de la commission chargée de rédiger la déclaration ministérielle entre ceux qui veulent supprimer toute allusion à la résistance dans le texte et ceux qui défendent ce droit, Israël est venu rappeler, à ceux qui l’avaient oublié, qu’il représente un danger permanent pour le Liban. L'aviation israélienne a bombardé, lundi tard en soirée, des cibles à la frontière libano-syrienne.
Ce qui reviendrait à dire que les Israéliens interviennent directement dans ces combats aux côtés des rebelles syriens. Rappelons que le Front al-Nosra est l’une des plus puissantes formations présentes dans le Qalamoun.
Entre-temps, le Hezbollah a mis ses troupes en état d'alerte à la frontière. L’activité de l’aviation israélienne dans le ciel libanais renforce les arguments du ministre Mohammed Fneich, représentant du Hezbollah au sein de la commission de rédaction de la déclaration ministérielle.
«Ce qui nous importe, c’est de rappeler la réalité: l’ennemi israélien occupe toujours des territoires libanais et menace notre souveraineté. La Résistance est un besoin, voire une nécessité pour libérer ces territoires et faire face à toute éventuelle agression», a déclaré le ministre d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, quelques heures avant l’annonce des raids israéliens.
Evoquant le débat autour de ce débat, le quotidien As Safir, citant des sources proches du 8-Mars, rapporte que «le triptyque armée-peuple-résistance avait été à l’origine proposée par l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, pour que le Hezbollah ne monopolise plus, selon lui, la Résistance. Le 14-Mars veut aujourd’hui faire marche arrière alors que c’est lui qui avait inventé cette formule.»
La persistance des divergences autour de cette question a prolongé le travail de la commission, qui aurait dû être achevé lundi. Mais une nouvelle réunion a eu lieu mardi pour tenter de trouver une formule de compris, acceptée par toutes les parties.
Le quotidien Al Akhbar a accusé, mardi, le président de la République, Michel Sleiman, d’entraver la rédaction de la déclaration ministérielle, en insistant pour que le triptyque armée-peuple-résistance soit abandonné et que soit adoptée clairement la Déclaration de Baabda, appelant à la neutralité du Liban. Il est appuyé en cela par les représentants du 14-Mars et du Courant du futur au sein de la commission.
Le 8-Mars n’a pas d’inconvénients à remplacer le triptyque par la réaffirmation du droit du Liban à résister à l’occupation et aux agressions israéliennes.
Ses représentants estiment que si la Déclaration de Baabda devait être adoptée clairement et dans son intégralité, alors il faudrait, en parallèle, que le droit à la Résistance soit clairement mentionné.
Si, au contraire, la Déclaration de Baabda devait être mentionnée indirectement (à travers une formule de compromis), alors la référence à la Résistance serait indirecte, via la formulation suivante: «Le droit du Liban à résister par tous les moyens légaux et disponibles à l’occupation israélienne.»
En violant l’intégrité territoriale du Liban alors que le gouvernement est justement en train de débattre de cette question, Israël a voulu adresser un message: quel que soit le texte adopté, l’entité sioniste ne cessera pas ses violations et ses agressions et se réserve le droit d’attaquer à l’endroit et au moment qu’il aura choisi.
Avec Mediarama