25-11-2024 03:30 AM Jerusalem Timing

Le Groupe de soutien international veut imposer ses conditions au Liban

Le Groupe de soutien international veut imposer ses conditions au Liban

L’Occident cherche-t-il à trouver des justificatifs pour ôter aux députés le droit de participer à la séance ou de s’en absenter, afin d’imposer des scénarios déterminés?

Le Groupe de soutien international pour le Liban n’est plus ce qu’il était lors de son lancement à New York. Il est désormais capable d’aborder l'ensemble du dossier libanais, et certains portent un regard sceptique sur son action.

La principale revendication du Liban et de ses amis a été satisfaite, celle de la formation d'un gouvernement.

Mais le Groupe ne se contente plus des grandes lignes. Il s’intéresse désormais aux détails.

L’avant-projet du communiqué de clôture de cette conférence, publié par As Safir, a provoqué l’inquiétude de plusieurs politiques libanais, qui craignent que le parapluie international qui chapeaute le Liban ne s’étende pour devenir une véritable prison si les Libanais se montrent incapables de gérer leurs affaires.

Ce parapluie ne protège plus uniquement le pays des répercussions du conflit syrien, il détermine aussi comment devrait se comporter ceux qui s’en servent pour s’abriter.

Une source informée compare ce groupe de soutien à une banque. Il est normal que la banque impose ses conditions à celui qui la sollicite.

Si le Liban souhaite que la communauté internationale l’aide à porter le fardeau des réfugiés syriens, les bailleurs de fonds vont vouloir s’assurer qu’un climat politico-sécuritaire propice règne dans le pays pour que l’argent puisse être débloqué.

La présence d’un gouvernement actif constitue l’un des premiers socles de la stabilité souhaitée. La Banque mondiale avait déjà effectué une étude portant sur les retombées de la crise syrienne sur le Liban pendant les années 2012, 2013 et 2014.

Cette étude avait conclu que sans la crise en Syrie, l’économie libanaise aurait pu réaliser une croissance d’une valeur de 7 milliards de dollars.

De plus, pendant ces trois années, le Trésor a dû supporter un coût supplémentaire de 1,5 milliard de dollars, auquel s’ajoute la somme de 2 milliards de dollars, qui sont les ressources que les Libanais sont appelés à partager avec les Syriens.

Cela signifie que tout ce qui est dit sur l’importance de la réunion de Paris n'aura pas lieu d'être si le président Sleiman ne revient pas avec des contributions se chiffrant, au moins, à 2 milliards de dollars.

Personne ne conteste l’importance du soutien international financier, politique ou sécuritaire au Liban. Mais il y en a qui n’oublient pas que c’est la moindre des choses que puisse faire la communauté internationale, qui a promis qu'elle prendrait en charge les réfugiés si le Liban laisse ses frontières ouvertes pour les accueillir.

La réunion de Paris se tient en toute hâte et le Liban n’a pas pu bien s’y préparer. De même que les mécanismes relatifs à la coopération avec la Banque mondiale ne sont pas encore au point. De plus, la rencontre n’a pas d’ordre du jour clair.

Les informations communiquées aux responsables Libanais par les ambassadeurs des pays membres du Groupe, confirmées ensuite par le président de la République, ont été considérées par certains comme une tentative d’imposer un cap bien déterminé pour la déclaration ministérielle, qui consisterait à se conformer à la déclaration de Baabda et à la politique de distanciation.

Par ailleurs, l’avant-projet de communiqué reflète une tentative internationale d’inscrire l’échéance présidentielle dans un cadre fixé par les intérêts internationaux.

Certes, ce texte a un côté positif lorsqu’il souligne la nécessité de tenir à cette élection à la date prévue, mais il suscite de nombreuses interrogations: la communauté internationale a-t-elle en tête le nom d’un président qui préserve la stabilité, ou appelle-t-elle plutôt les députés à se rendre au Parlement sans se mettre d’accord au préalable sur tel ou tel candidat?

L’Occident cherche-t-il à trouver des justificatifs pour ôter aux députés le droit de participer à la séance ou de s’en absenter, afin d’imposer des scénarios déterminés?

 

As Safir + Mediarama