Les forces de sécurité bahreinies ont forcé le militant pour les droits humains Abdul Hadi al-Khawaja à choisir entre être violé ou présenter des excuses publiquement au roi.
Le Parlement bahreïni a annoncé mardi avoir accepté la démission des sept derniers députés de l'opposition chiite, présentée pour dénoncer la répression des manifestations pacifiques.
Selon l'agence officielle Bna, cette mesure a été prise par la Chambre des députés après une lettre de son président Khalifa al-Dhahrani adressée aux députés concernés pour qu'ils renoncent à leur démission.
Le 29 mars, le Parlement avait accepté la démission de 11 des 18 députés de l'opposition chiite, présentée le 27 février pour dénoncer la violence contre les manifestants réclamant des réformes.
Les 18 députés démissionnaires formaient le bloc parlementaire d'Al-Wefaq, le principal groupe de l'opposition chiite au sein de la Chambre qui compte 40 élus au total.
Des élections législatives partielles ont été convoquées pour le 24 septembre afin de pourvoir les sièges des députés démissionnaires. Un deuxième tour du scrutin aura lieu le 1er octobre.
Les autorités de Bahreïn ont annoncé la levée le 1er juin de l'état d'urgence, mis en place le 15 mars pour mater la contestation populaire.
Cela dit, selon un rapport publié par le Centre de Bahreïn pour les droits de l'homme, les forces de sécurité bahreinies ont forcé le militant pour les droits humains Abdul Hadi al-Khawaja à choisir entre être violé ou présenter des excuses publiquement au roi.
Il a affirmé à la chaîne satellitaire iranienne arabophone alAlam que ses tortionnaires l’ont menacé et sa fille Marie de viol , s’il ne présentait pas des excuses au roi.
Le rapport précise que Khawaja a frappé sa tête sur le sol jusqu’à perdre conscience afin de fuir leurs pressions pendant l'interrogatoire.
D'autre part, l’Association pour l’action islamique a appelé les étudiants de l'Université de Bahreïn à poursuivre les manifestations pour exprimer leurs points de vue et soutenir les manifestations populaires dans le pays.
De son côté, l'Association islamique pour l’entente nationale a déclaré que le nombre de licenciés de leur travail s'élève à plus de deux mille citoyens, et qu’environ neuf mille personnes ont subi d’importants dommages au niveau de leur vie.
Le communiqué ajoute que les campagnes de licenciement ont touché un grand nombre de travailleurs dans les domaines de l'éducation, la santé, les ministères, et ont dû subir des interrogatoires sur leur croyance et leurs intentions.
Il a souligné que les autorités ont renvoyé au moins deux cents étudiants de l'université pour avoir participé à des manifestations pacifiques.
Le communiqué a également indiqué que certaines entreprises et organismes gouvernementaux ont mis en place des commissions d'enquête pour interroger leur personnel sur leur participation à des sit-in pacifiques.
« Ces comités ont inculpés un certain nombre d’employés, les accusant de traitrise envers la patrie et ont été transférés au bureau du procureur général » ajoute le communiqué.
Par ailleurs, et toujours selon alAlam, deux navires humanitaires iraniens se dirigent à Bahreïn, en provenance de la ville de Boushehr dans le sud de l'Iran.
Cette flotte a été organisée par un groupe de militants solidaires avec le peuple bahreïni de la société civile iranienne.
Environ, cent vingt personnes, dont des femmes des enfants, des universitaires et des athlètes y participent.
Pour ce qui est de la commémoration de la Nakba, et malgré les mesures répressives les Bahreinis ont tenu à célébrer ce jour sacré : le matin ils ont levé les drapeaux de la Palestine et du Bahreïn dans plusieurs rues, alors que les autorités bahreinies ont déployé des renforts, appuyées par les forces saoudiennes pour empêcher la sortie des manifestants en cette occasion.