La monnaie turque est fragilisée par la politique de resserrement monétaire de la Fed.
Le taux d'inflation a atteint 0,43% en février en Turquie, confirmant les inquiétudes des marchés sur la santé économique du pays alors la crise politique qui menace la gouvernement islamo-conservateur persiste à un mois des élections municipales.
Selon les données publiées lundi par l'Institut turc de la statistique (TUIK), ce chiffre a porté à 7,89%, contre 7,75% en janvier, la hausse des prix sur les douze derniers mois.
Dans la foulée de cette annonce, la livre turque (LT) a reculé et s'échangeait lundi après-midi à 2,2193 LT pour un dollar et à 3,0579 LT pour un euro. Sur fond d'inquiétude générale quant à la situation en Ukraine, le principal indice de la bourse d'Istanbul cédait lui 1,84% à 61.402,55 points.
"Selon nos projections, cette tendance devrait se poursuivre pendant tout le premier semestre et pourrait porter le taux d'inflation annuel à un niveau à deux chiffres", a relevé l'économiste Gökçe Celik, de la Finansbank.
Le mois dernier, la Banque centrale turque avait déjà relevé une première fois ses prévisions d'inflation pour 2014 de 5,3% à 6,6%.
Les autorités monétaires turques ont procédé en janvier à une forte hausse de leurs taux d'intérêt pour tenter de réduire l'inflation et d'enrayer la chute de la livre, qui a perdu près de 20% de sa valeur depuis la mi-2013.
Comme celles des autres pays émergents, la monnaie turque est fragilisée par la politique de resserrement monétaire de la Fed. Son plongeon s'est accéléré depuis la mi-décembre à cause d'un scandale politico-financier qui éclabousse le gouvernement.
De nombreux analystes ont révisé à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2014, certains évoquant même le spectre d'une récession, contrairement au gouvernement turc qui a maintenu les siennes à 4%.
"Si l'incertitude politique persiste et/ou si la confiance envers les pays émergents s'effrite, le niveau actuel des taux d'intérêt ne devrait pas suffire à protéger la livre d'une nouvelle dépréciation qui se traduira par un risque inflationniste accru", a jugé Mme Celik.