23-11-2024 03:17 AM Jerusalem Timing

Emirats: prison pour un Qatari et deux Emiratis pour liens avec les Frères

Emirats: prison pour un Qatari et deux Emiratis pour liens avec les Frères

Les Emirats arabes unis, un des pays les plus riches du monde, ont renforcé leur répression de toute dissidence sur fond d’hostilité aux Frères musulmans qui étaient au pouvoir en Egypte.


 

La cour de sûreté de l'Etat auprès du tribunal fédéral suprême des Emirats arabes unis a condamné lundi un Qatari et
deux Emiratis à des peines de cinq à sept ans de prison pour soutien à une association liée aux Frères musulmans.
   
Mahmoud Abdel Rahmane al-Jidah, de nationalité qatariote, a été condamné à sept ans de prison et à l'expulsion à la fin de sa peine, a précisé le quotidien Gulf News dans son édition en ligne.
   
Abdel Wahid Hassan al-Badi et Saïd Abdallah al-Bouraïmi, de nationalité émiratie, ont été condamnés à cinq ans de prison chacun et un autre prévenu, l'Emirati Taher Mohammed Ahmad al-Tamimi a été acquitté faute de preuves.
   
Les quatre hommes étaient poursuivis pour avoir collecté des fonds au profit de l'association islamiste Al-Islah, présentée comme ayant des liens avec les Frères musulmans, interdits aux Emirats.
   
Dans un communiqué publié le 28 février, Amnesty International avait appelé à la libération du Qatari, "un prisonnier d'opinion" selon elle.
   
"Les autorités des Emirats arabes unis doivent abandonner les charges contre Mahmoud al-Jidah, le libérer immédiatement et sans condition", écrivait l'organisation en réclamant "une enquête indépendante sur ses allégations de torture et d'autres mauvais traitements".
   
Mahmoud al-Jidah, dont le procès s'était ouvert le 4 novembre dernier, avait été arrêté le 26 février 2013 à l'aéroport de Dubaï où il était en transit lors d'un vol entre la Thaïlande et le Qatar, selon Amnesty.
   
Les Emirats arabes unis, un des pays les plus riches du monde, ont renforcé leur répression de toute dissidence sur fond d'hostilité aux Frères musulmans qui étaient au pouvoir en Egypte.
   
En janvier, 20 Egyptiens et 10 Emiratis accusés d'avoir constitué une cellule des Frères musulmans ont été condamnés à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison.
   
Les dix Emiratis font partie d'un groupe de 69 islamistes déjà condamnés le 2 juillet à des peines de 7 à 15 ans de prison pour avoir formé une "organisation secrète" dans l'intention de "prendre le pouvoir", et pour avoir entretenu des contacts avec les Frères musulmans.
   
L'ONU et des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé un manque de transparence des tribunaux des Emirats.
   
A l'issue d'une mission aux Emirats, Gabriela Knaul, rapporteur spécial des Nations unies sur l'indépendance des magistrats et des avocats, a critiqué les "violations" et le "manque de transparence" des tribunaux du pays, où des dizaines d'opposants islamistes ont été condamnés.
   
Elle a appelé les Emirats à "établir un comité indépendant pour enquêter sur toutes les allégations de torture et de mauvais traitements en détention".