Sur le plan diplomatique, Ban Ki-moon veut une troisième session de la conférence de paix..
L'armée syrienne a repris une localité aux portes de la ville de Yabroud, l'un des plus importants bastions rebelles dans la province de Damas proche du Liban, selon la télévision d'Etat.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a de son côté rapporté que l'armée, "progressait" dans cette localité, mais que de "violents combats se poursuivaient" entre les troupes loyalistes et les rebelles, menés principalement par le Front Al-Nosra, branche officielle d'Al-Qaïda.
"L'armée a pris le contrôle total de la localité d'Al-Sahel dans la région de Yabroud, après avoir tué un nombre de terroristes", a indiqué la télévision.
Al-Sahel se situe à six kilomètres de Yabroud, véritable place forte des takfiris contre laquelle l'armée mène une offensive depuis trois semaines pour tenter de soumettre la rébellion.
"Al-Sahel est une des principales entrées de Yabroud", a expliqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"L'armée ne veut pas entrer à Yabroud. Son objectif c'est de prendre les localités et les collines alentours pour assiéger complètement la ville", a-t-il ajouté.
La bataille de Yabroud, située dans la région montagneuse de Qalamoun et frontalière du Liban, est cruciale pour le Liban, qui accuse les takfiris d'y piéger les voitures à l'origine des attentats qui ont secoué les bastions du parti au Liban au cours des derniers mois.
Il s'agit notamment couper la route reliant Yabroud à la localité libanaise d'Aarsal, proche de la frontière et ou les takfiris s'y réfugient.
Sur le plan diplomatique : Ban Ki-moon veut une troisième session de la conférence de paix
Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé lundi à Genève être déterminé à poursuivre les efforts de paix en Syrie dans le cadre de la conférence Genève 2.
"La seule solution pour mettre fin au conflit passe par la négociation", a-t-il réaffirmé à la presse malgré l'absence de progrès à cette conférence dont la dernière session s'est achevée le 15 février à Genève. "Nous sommes déterminés à les ramener à la table de négociation ici à Genève, le plus tôt possible", a-t-il souligné sans donner de dates.
Le secrétaire général de l'ONU a indiqué s'être longuement entretenu avec son envoyé spécial pour la Syrie Lakhdar Brahimi, dimanche, lors d'une rencontre en Suisse avec ses émissaires spéciaux.
M. Brahimi est attendu la semaine prochaine à New York, a indiqué M. Ban.
Il a critiqué l'absence "d'engagement constructif dans le dialogue" de la délégation gouvernementale syrienne et l'a encouragé àrevenir "avec une position constructive".
Il a aussi appelé la Russie et les Etats Unis à "exercer leur influence", Moscou sur le gouvernement, Washington sur l'opposition pour ramener les deux parties à la négociation "avec une position sincère et constructive".
Le Secrétaire général a souligné que l'accord du 30 juin 2012 de Genève 1 prévoit la formation d'une autorité gouvernementale de transition, dotée des pleins pouvoirs par consentement mutuel, c'est "la voie sur laquelle il faut s'entendre".
Réaction de Damas: Ban Ki-moon de manquer d'objectivité
La Syrie a accusé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de "manquer d'objectivité" lorsqu'il évoque la situation
humanitaire en Syrie et les négociations de paix de Genève pour un règlement pacifique du conflit.
Le ministère des Affaires étrangères syrien réagissait à des déclarations de M. Ban à Genève, où il a critiqué lundi devant la presse l'absence "d'engagement constructif dans le dialogue" de la délégation gouvernementale syrienne dans le cadre de la conférence de Genève-II et l'a encouragé à revenir "avec une position constructive".
Le ministère syrien des Affaires Etrangères "regrette que M. Ban tienne despropos éloignés de la vérité et de l'objectivité, concernant la situation humanitaire en Syrie et la conduite de la délégation (gouvernementale) syrienne", dans un communiqué publié par l'agence officielle Sana.
La deuxième session de négociations entre représentants du gouvernement syrien et de l'opposition qui s'est tenue à Genève sous l'égide de l'ONU, s'est soldée le 15 février par un échec.
Le ministère syrien a demandé à Ban Ki-moon d'agir pour "traiter les causes" de la crise syrienne "en appliquant les résolutions du Conseil de sécurité sur la lutte contre le terrorisme qui frappe la Syrie".
Il a demandé à M. Ban de "contraindre les pays qui soutiennent les groupes terroristes en Syrie de cesser de le faire".
Damas désigne par le terme "terroriste" tous ceux qui combattent le régime du président Bachar al-Assad. Il accuse certains pays, comme l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie de soutenir les rebelles en Syrie.
"La Syrie continuera de combattre le terrorisme par tous les moyens et dans le même temps d'agir pour parvenir à une solution politique" de la crise, a ajouté le ministère.