25-11-2024 04:06 AM Jerusalem Timing

Que gagnerait le président libanais à attaquer le Hezbollah?

Que gagnerait le président libanais à attaquer le Hezbollah?

S’attirer les faveurs de l’axe franco-saoudien ?! En s’ingérant dans la rédaction de la Déclaration ministérielle, l’autorité du président est plus écornée que jamais.

Des détracteurs ont affirmé pour le journal libanais as-Safir  que les déclarations du président de la République ( dans lesquelles il a critiqué l'équation Résistance-Armée-Peuple, à laquelle est fermement attaché le Hezbollah pour la Déclaration ministérielle) ne passeront pas sans conséquences. Selon certains, Sleïmane a causé des dégâts considérables tant à sa personne qu’à la position qu’il occupe. D'autant que le communiqué du Hezbollah a considéré que le statut de la présidence de la République a besoin aujourd’hui plus que jamais de recouvrer son autorité.


La président n'est plus un arbitre


Selon un responsable politique  cité par le journal, l’autorité de la présidence a été écornée dès le jour où le chef de l’Etat s’est départi de son rôle d’arbitre, faisant preuve de parti pris au détriment d’un camp en faveur d’un autre. "Il a couronné ce retournement par une adhésion on ne peut plus clair à l’axe franco-saoudien". lui reproche ce responsable.

L'ingérence du président, une Première

Un expert en matière de Constitution a formulé les observations suivantes: aucun président de la République ne s’était ingéré dans la rédaction de la déclaration ministérielle depuis la conclusion de l’accord de Taëf; la déclaration ministérielle n’est qu’un programme que le gouvernement est appelé à suivre. Par conséquent, il incombe seul au cabinet de la rédiger; le président de la République doit jouer le rôle d’arbitre entre les Libanais

Sur le même longueur d'ondes, des sources proches du Hezbollah interrogées par le quotidien arabophone  londonien al-Hayat ont accusé le président Sleïmane de chercher à s’attirer les faveurs des pays occidentaux avant qu’il ne se rende en France, où il devrait s’entretenir avec le président François Hollande

A cet égard, évoquant les désaccords  sur la déclaration ministérielle entre les 8 et 14-mars, ce journal pro saoudien rend compte de craintes exprimées par des « sources concordantes » (non identifiées) de leur éventuelle répercussion négative sur l’octroi par le Groupe international de soutien au Liban d’une assistance financière.
Ces sources soulignent que le Groupe conditionne cette aide à la mise en place au Liban d’un gouvernement doté de ses pleines prérogatives.

Les exagérations de la Déclaration de Baabda

Pour l’ancien président du Parlement, Hussein Husseini, un expert en matière de Constitution libanaise,  des exagérations entourent la Déclaration de Baabda, alors que ce document n’a aucune valeur et n’existe pas sur le plan constitutionnel du moment qu’il n’a été approuvé ni au Conseil des ministres ni à la Chambre.

M. Husseini a souligné que le document d’entente nationale (Taëf) appelle à la libération du territoire, à l’attachement à l’armistice de 1949, à la résolution 425 des Nations unies et à toutes les résolutions y relatives, et demande l’adoption de toutes les mesures pour la libération de la terre.

L’ancien chef du législatif a insisté sur le fait que la résistance libanaise contre l’occupation israélienne est celle de tous les Libanais et constitue un droit absolu, et conformément au document d’entente nationale, il est du droit de tout Libanais de résister.


Le patriarche maronite sans opinion.

Quant au la patriarche maronite,  Mgr Béchara Raï, il n’a pas d’opinion au sujet de l’attaque lancée par le Hezbollah contre le président de la République, Michel Sleïmane.

«Ce type de question ne se résout pas dans les médias et par ces méthodes», a déclaré le vicaire patriarcal l’évêque Samir Mazloum, pour le journal koweitien as-siyassa qui a souligné que «Bkerké est attaché à l’unité de l’Etat et des Libanais et œuvre au rapprochement entre les différentes composantes à tous les niveaux».
Mgr Mazloum a toutefois  insisté sur le fait que «le gouvernement doit obtenir la confiance du Parlement afin d’être en mesure d’organiser l’élection présidentielle ».

 

 

As Safir- al Hayat- as Siyassa