La Russie n’a pas sa place au G8 si elle continue, menace Jacob Lew.
L'ancienne chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a comparé l'intervention russe en Ukraine aux invasions nazies en Europe dans les années 1930, selon un journal local américain, une comparaison tranchant avec la "remise à zéro" symbolique avec Moscou qu'elle fit valoir autrefois.
"Si vous avez l'impression d'avoir déjà vu cela, c'est parce que c'est ce qu'a fait Hitler dans les années 1930", a déclaré Hillary Clinton mardi lors d'une réception privée à Long Beach, en Californie, au profit du Boys and Girls Club, a rapporté une journaliste du Long Beach Press Telegram, qui couvrait l'événement.
"Tous les Allemands qui étaient (...) des Allemands ethniques, les personnes d'origine allemande qui se trouvaient en Tchécoslovaquie, en Roumanie et ailleurs, Hitler n'arrêtait pas de dire qu'ils étaient maltraités. +Je dois aller protéger mon peuple+, et c'est ce qui a rendu tout le monde si nerveux", a déclaré la prétendante officieuse à la Maison Blanche en 2016, analysant la situation en Crimée.
"Quand il (Vladimir Poutine) regarde l'Ukraine, il voit un endroit qui, selon lui, fait partie intégrante de la mère patrie russe", a-t-elle poursuivi.
Selon l'un des participants interrogés par le site Buzzfeed, Harry Saltzgaver, Mme Clinton "a comparé la délivrance de passeports russes aux Ukrainiens qui ont des liens avec la Russie à des mesures prises par l'Allemagne nazie avant qu'Hitler n'envahisse des pays voisins".
"Elle a toutefois dit que, bien que cela rende tout le monde nerveux, rien n'indique que Poutine soit plus irrationnel que l'instigateur de la Seconde Guerre Mondiale", a confié ce témoin.
En mars 2009, peu après sa nomination au département d'Etat par Barack Obama, Hillary Clinton avait symboliquement cherché à "remettre à zéro" les relations avec la Russie, en remettant à son homologue Sergueï Lavrov un gros bouton rouge de remise à zéro.
La Russie n'a pas sa place au G8 si elle continue
Dans ce contexte, le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew a estimé mercredi que la Russie n'avait pas sa place à la prochaine réunion du G8 si elle continuait sa politique vis-à-vis de l'Ukraine.
"Il est clair que la Russie ne peut pas siéger à la réunion du G8 à Sotchi tant qu'elle poursuit la politique qu'elle conduit actuellement" vis-à-vis de l'Ukraine, a dit M. Lew devant le Congrès.
"Le G8 est une réunion importante pour la Russie", a-t-il ajouté. Mais "il est clair que la Russie ne peut pas siéger à la réunion du G8 à Sotchi tant qu'elle poursuit la politique qu'elle conduit actuellement" vis-à-vis de l'Ukraine.
Le ministre américain des Finances a indiqué que les Etats-Unis étudiaient "un large éventail d'options, dont des sanctions, pour renforcer l'isolement économique et politique de la Russie".
La Russie est, depuis 2002, membre à part entière du G8, groupe des principaux pays industrialisés auquel elle a été invitée progressivement après la chute de la dictature communiste.
La France et le Royaume-Uni ont déjà annoncé qu'ils suspendaient leur participation aux réunions préparatoires du sommet du G8 de Sotchi, ville du sud-est de la Russie.
M. Lew a ajouté que les Etats-Unis avaient déjà annulé une mission commerciale en Russie et renoncé à l'envoi d'une délégation présidentielle aux jeux Paralympiques de Sotchi.
Dans le même temps, le ministre américain a de nouveau plaidé pour une aide à l'Ukraine. "Alors que le gouvernement ukrainien se prépare à des élections en mai, il est primordial que la communauté internationale soutienne ses efforts pour restaurer la stabilité économique", a déclaré M. Lew.
Il a ajouté que le Premier ministre ukrainien lui avait assuré "que son gouvernement était prêt à adopter des réformes économiques essentielles".
Les Etats-Unis ont déjà annoncé un milliard de dollars d'aide sous forme de garanties de prêts. Des discussions sont par ailleurs en cours à Kiev entre les autorités ukrainiennes et le Fonds monétaire international (FMI) pour un plan d'aide plus global.