23-11-2024 05:32 PM Jerusalem Timing

Opposition "derrière" les snipers de Kiev: l’Estonie confirme

Opposition

L’Otan a pris la décision de reconsidérer ses relations avec Moscou..


Les autorités estoniennes ont confirmé l'authenticité d'un entretien dans lequel le ministre des Affaires étrangères Urmas Paet déclare à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton que selon toute vraisemblance, les leaders de l'opposition ukrainienne ont recruté les snipers qui ont tiré sur les manifestants et les policiers lors des troubles à Kiev, a rapporté Ria novosti.

L'entretien entre M. Paet et Mme Ashton a eu lieu le 26 février, après une visite du ministre estonien dans la capitale ukrainienne. Selon un communiqué de la diplomatie estonienne, M. Paet a fait part de ce qu'il avait appris lors de ses rencontres à Kiev et a exprimé sa préoccupation au sujet de la situation en Ukraine.

On retient particulièrement un fragment de la conversation dans lequel M. Paet a fait état de snipers embusqués qui avaient tiré sur des gens à Kiev. Le ministre a déclaré tenir cette information du docteur Olga Bogomolets, médecin qui avait soigné les manifestants et les policiers blessés sur la place de l'Indépendance.

"Olga m'a dit qu'à en juger d'après les preuves dont elle disposait, les mêmes tireurs avaient abattu des policiers et des personnes rassemblées sur la place", a affirmé M. Paet lors de son entretien avec Mme Ashton.

D'après le ministre, Mme Bogomolets lui a montré des photos et cité des avis médicaux confirmant que les balles ayant fait des morts des deux côtés avaient été tirées par les mêmes armes.

"Mais ce qui inquiète particulièrement les gens, c'est que la coalition en place à Kiev refuse d'enquêter sur ces épisodes. On devient de plus en plus conscient que ce n'était pas Ianoukovitch qui se trouvait derrière ces tireurs, mais quelqu'un qui fait actuellement partie de la nouvelle coalition", a confié M. Paet à Mme Ashton.

Le ministre estonien a refusé de commenter cet enregistrement.

"Il est dommage que la conversation ait été interceptée. Et ce n'est pas sans raison qu'elle a été mise en ligne aujourd'hui", a conclu M. Paet.


L'UE et l'OTAN poursuivent leur campagne contre la Russie

 

Cela dit, l'Union Européenne a déclaré dans un communiqué que "tous les avoirs et toutes les ressources économiques détenus ou contrôlés par des personnes reconnues responsables de s'être approprié illégalement des fonds publics ukrainiens ou violé les droits de l'homme en Ukraine doivent être gelés".

Les sanctions européennes ont ainsi été décrétées contre le président Viktor Ianoukovitch et ses fils Alexandre et Viktor, l'ancien ministre de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko, l'ex-procureur général Viktor Pchonka et son fils Artiom, l'ex-chef du Service de sécurité (SBU) Alexandre Iakimenko, l'ex-premier ministre Nikolaï Azarov et son fils Alexeï, l'ex-chef de l'administration présidentielle Andreï Kliouïev et son frère Sergueï, l'ex-chef adjoint de l'administration présidentielle Andreï Portnov, l'ancienne ministre de la Justice Elena Loukach, l'ancien vice-ministre de l'Intérieur Viktor Ratouchniak, l'homme d'affaires Sergueï Kourtchenko, l'ex-ministre de l'Education Dmitri Tabatchnik, l'ex-ministre de la Santé Raïssa Bogatyreva et l'ancien conseiller de Viktor Ianoukovitch Igor Kalinine.

Enfin, l'Otan a pris la décision de reconsidérer ses relations avec Moscou compte tenu de la situation autour de l'Ukraine, a annoncé  à Bruxelles le secrétaire général de l'Alliance atlantique Anders Fogh Rasmussen.

"Nous avons également décidé de suspendre toute rencontre au niveau des effectifs militaires et civils. Nous reconsidérons l'ensemble de nos rapports avec la Russie. Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan prendront la décision ad hoc début avril", a indiqué M.Rasmussen.

Selon lui, le Conseil Russie-Otan continuera toutefois de se réunir au niveau des ambassadeurs afin de maintenir le dialogue entre les deux parties.

Le 1er mars, le Conseil de la Fédération (sénat russe) a autorisé le recours à la force en Ukraine "en raison de la situation extraordinaire dans ce pays, de la menace pesant sur la vie des citoyens russes et des effectifs du contingent militaire russe qui sont déployés dans la république autonome ukrainienne de Crimée conformément à un accord bilatéral".