Chute libre de l’Arabie saoudite dans la région
L'Arabie saoudite a fustigé lundi les déclarations du Premier ministre irakien, qui avait affirmé que le royaume soutenait "le terrorisme dans le monde", selon les propos d'un responsable saoudien cité par l'agence officielle SPA.
"Le royaume condamne les déclarations agressives et irresponsables du Premier ministre irakien" Nouri al-Maliki, écrit SPA, qui cite un responsable saoudien sous le couvert de l'anonymat.
Dans un entretien avec la chaîne France 24 diffusé samedi, M. Maliki avait également déclaré que l'Arabie saoudite et le Qatar "attaquent l'Irak, via la Syrie, et de manière directe, et ils ont déclaré la guerre à l'Irak".
"Ces deux pays sont les premiers responsables des violences entre communautés, du terrorisme et de la crise de sécurité en Irak", avait-il martelé.
Les violences en Irak, qui partage une longue frontière avec l'Arabie saoudite, sont essentiellement alimentées par le ressentiment de la minorité sunnite face au gouvernement du chiite Malaki, et par le conflit en Syrie voisine.
M. Maliki, qui a également qualifié Ryad de principal soutien du "terrorisme" dans le monde, avait déjà par le passé accusé -- sans les nommer -- des pays de la région de vouloir déstabiliser son pays.
M. Maliki "connaît très bien, mieux que quiconque, la position claire et catégorique du royaume contre le terrorisme, ainsi que ses efforts pour combattre ce phénomène, tant localement que globalement", a réagi le responsable saoudien, accusant le Premier ministre irakien de mener une politique sectaire, dans une allusion à la situation de la communauté sunnite irakienne.
Les violences en Irak ont clairement lieu "avec la bénédiction et le soutien des politiques sectaires de son gouvernement contre des éléments du peuple frère irakien", a-t-il poursuivi.
Il est clair que ces déclarations "ont pour but de blâmer les autres pour les échecs du Premier ministre", des échecs qui "mettent l'Irak au service de pays de la région" qui ont contribué à la multiplication des violences, a ajouté ce responsable, dans une référence à l'Iran.