L’Iran entretient de bonnes relations avec Oman, au contraire de l’Arabie saoudite et d’autres pays du Conseil de coopération du Golfe.
Le président iranien Hassan Rohani a entamé mercredi une visite officielle de deux jours à Oman, axée sur la coopération économique bilatérale avec des annonces d'investissements de 10 milliards de dollars et un important projet gazier.
Rohani, qui effectue sa première visite "bilatérale" hors d'Iran depuis son investiture en août, a été reçu par le sultan Qabous à son palais Alam pour un entretien sur "la coopération bilatérale" et "le renforcement des bonnes
relations" entre les deux pays, a indiqué l'agence officielle Ona.
Oman et l'Iran cherchent à augmenter leurs échanges commerciaux, qui ont atteint en 2013 un milliard de dollars, et à porter cette année leurs investissements dans les deux pays à 10 milliards de dollars, avait expliqué l'ambassadeur d'Iran à Mascate Ali Akbar Sibeveih.
L'Iran entend ainsi investir 4 milliards de dollars dans divers projets au port de Duqm, sur la mer d'Oman, dont 100 réservoirs de stockage de pétrole et de gaz iraniens et un projet sidérurgique, ainsi que 2 milliards de dollars
dans des projets prévus dans les ports de Salalah et Sohar, a détaillé le diplomate.
Pour sa part, Oman va investir 4 milliards de dollars en Iran, en particulier dans la pétrochimie et l'exploitation pétrolière, a-t-il ajouté.
Le projet de construction d'un gazoduc sous-marin entre les deux pays pour l'exportation de gaz iranien, qui avait fait l'objet d'un protocole d'accord lors d'une visite du sultan Qabous en août à Téhéran, "devra être réalisé dans les deux prochaines années", a-t-il assuré.
Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, qui accompagne Rohani, a émis à Téhéran l'espoir que ce projet gazier soit "finalisé lors de cette visite".
Rohani devait s'entretenir dans la journée avec de hauts responsables omanais ainsi qu'avec le mufti du sultanat, Ahmed al-Khalil, avant une rencontre prévue jeudi avec des hommes d'affaires locaux, selon une source gouvernementale.
A son départ de Téhéran à la tête d'une importante délégation ministérielle, le président s'est félicité des "bonnes relations" entre Téhéran et Mascate.
"Ces relations se renforcent pas à pas. Durant ce voyage, nous voulons commencer l'application de contrats dans les domaines commerciaux et économiques, en particulier dans les domaines pétrolier et gazier, mais aussi financier, bancaire et culturel", a-t-il déclaré.
Il a indiqué que sa visite revêtait aussi "une importance considérable pour renforcer les relations entre l'Iran et les pays islamiques, notamment les pays voisins de l'Iran".
"Les pays du sud du Golfe persique et de la mer d'Oman ont une grande importance à cause du détroit d'Ormuz", par où transite 40% du trafic pétrolier maritime du monde, a-t-il dit.
L'Iran entretient de bonnes relations avec Oman, au contraire de l'Arabie saoudite et d'autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), fidèles alliés aux Etats-Unis.
Rohani, dont la visite répond à celle effectuée en août par le souverain omanais à Téhéran, est le deuxième chef d'Etat iranien à se rendre à Oman depuis la révolution islamique de 1979, après son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad en 2007.