Pour Brahimi, l’élection présidentielle torpillerait les négociations. Jaafari répond: C’est une question relevant de la souveraineté de la Syrie.
Le parlement syrien a approuvé jeudi les clauses portant sur la présidentielle dans le cadre d'une nouvelle loi électorale, selon l'agence officielle Sana, à moins de quatre mois du scrutin.
Tel qu'approuvées, les clauses empêchent de facto les figures de l'opposition en exil de se présenter à ce poste, car elles stipulent que le futur président doit avoir vécu en Syrie pendant les 10 dernières années de manière continue.
En théorie, la loi donne pour la première fois depuis des décennies la possibilité à plusieurs candidats de se présenter, conformément à une nouvelle Constitution approuvée en 2012, en pleine guerre.
"Le candidat doit avoir plus de 40 ans, doit être Syrien, de parents syriens (...), ne doit pas avoir été condamné pour un crime (...), ne doit pas être marié à une non-Syrienne", selon l'une des clauses.
Il "doit avoir vécu dans la République arabe syrienne pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature et ne doit pas avoir une nationalité autre que syrienne", d'après le texte.
Les électeurs doivent être convoqués entre 60 et 90 jours avant la fin du mandat de M. Assad le 17 juillet.
Le président Assad a fait part de son intention de se représenter pour un nouveau mandat de sept ans et est assuré de l'emporter, selon plusieurs sondages.
Le parlement doit encore approuver le reste de la nouvelle loi électorale, soit les clauses liées aux élections législatives et municipales.
Brahimi: l'élection présidentielle torpillerait les négociations
En réaction, le médiateur international Lakhdar Brahimi a mis en garde jeudi contre la tenue d'une élection présidentielle en Syrie, qui sonnerait selon lui le glas des négociations devant mettre fin à trois ans de conflit.
"S'il y a une élection, je soupçonne que l'opposition, toute l'opposition, ne sera probablement pas intéressée pour discuter avec le gouvernement", a-t-il déclaré à la presse après s'être adressé au Conseil de sécurité de l'ONU.
Jaafari : Les élections dans n'importe quel pays sont une affaire interne
Répondant aux objections de M.Brahimi, l'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a estimé qu'il s'agissait "d'une question relevant de la souveraineté de la Syrie et qui ne peut être décidé que par le peuple syrien".
Le processus d'élections est une affaire interne et personne n'a le droit d'en parler, a-t-il encore dit.