A peine votée, elle a été critiquée par Brahimi. Elle exclut les candidats vivant à l’étranger.
Le Parlement syrien a voté jeudi une loi électorale qui instaure pour la première fois le pluralisme politique. En vertu de la Constitution de 2012, plusieurs candidats peuvent se présenter. Sont toutefois privilégiés les candidats vivant en Syrie et exclus ceux qui vivent à l'étranger.
Chaque candidat doit en effet "avoir vécu en Syrie pendant une période de 10 ans de manière continue au moment de présenter sa candidature et ne doit pas avoir une nationalité autre que syrienne", stipule le texte. Ce qui écarte de facto les figures de la Coalition de l'opposition soutenue par les puissances occidentales et les monarchies arabes et dont le départ de M. Assad est la principale revendication, est installée à Istanbul.
Aucune date n'a été annoncée pour le scrutin, mais les électeurs doivent être convoqués entre 60 et 90 jours avant la fin du mandat du président syrien Bachar al-Assad le 17 juillet.
L'élection se tiendra alors que les troupes loyalistes gagnent du terrain et les rebelles pro opposition s'entretuent.
Confronté à une rébellion qui veut sa chute, M. Assad n'a pas encore officiellement annoncé son intention de briguer un troisième mandat mais il a affirmé en janvier à l'AFP qu'il y avait de "fortes chances" qu'il le fasse.
Brahimi a "outrepassé" son rôle
"S'il y a une élection, je soupçonne que toute l'opposition ne sera probablement pas intéressée pour discuter avec le gouvernement", a prévenu M. Brahimi après deux séries de pourparlers infructueux à Genève en janvier et février.
"Brahimi doit respecter son rôle en tant que médiateur, il doit être honnête et impartial. Ses propos ont outrepassé sa mission", a rétorqué le ministre syrien de l'Information Omrane al-Zohbi.
En attendant, à Homs (centre), reprise dans sa majorité par les forces regulieres, la campagne pour une réélection d'Assad a commencé.
"Parce que vous êtes le symbole de notre victoire et de notre résistance, nous vous implorons de vous porter candidat à la présidence", pouvait-on lire sur un immense calicot avec le portrait de M. Assad, signale l'AFP.
Depuis l'ascension du clan Assad en Syrie en 1970, la présidentielle est en réalité un plébiscite en faveur d'un candidat unique.
Porté au pouvoir en 2000 après la mort de son père, Hafez, Bachar al-Assad, 48 ans, a été reconduit en 2007.
Dans le sillage du Printemps arabe, une contestation a éclaté dans le pays le 15 mars 2011 puis s'est vite transformée en rébellion armée sous l'impuslion des puissances occidentales et des monarchies arabes qui lui reprochent son ralliement à l'axe de la résistance.