L’Argentine tient le FMI pour partie responsable de la faillite du pays en 2001
L'Argentine refuse depuis plus de six ans les évaluations économiques annuelles que le Fonds monétaire international (FMI) mène traditionnellement sur ses Etats-membres, a indiqué l'institution vendredi.
Le conseil d'administration du Fonds, qui représente ses 188 Etats-membres, a reçu un "compte rendu informel" sur la situation économique en Argentine, a-t-il déclaré dans un communiqué précisant que l'évaluation en bonne et due forme du pays accusait "76 mois de retard".
L'Argentine, qui tient le FMI pour partie responsable de la faillite du pays en 2001, est en froid avec l'institution et refuse que des équipes du Fonds évaluent en détail sa politique économique.
Le FMI ne prévoit pas de sanctions pour les pays qui refusent ses évaluations annuelles, baptisées "article IV" dans le jargon de l'institution.
Mais depuis 2012, il publie des communiqués désignant nommément les pays accusant plusieurs mois de retard, comme le Venezuela, Madagascar ou la Somalie.
L'Argentine est par ailleurs dans le collimateur du Fonds qui l'accuse de tronquer ses statistiques sur l'inflation et son produit intérieur brut (PIB) afin de cacher la détérioration économique dans le pays.
En février 2013, l'institution a engagé une procédure de sanctions contre le pays, pouvant aller jusqu'à son exclusion du Fonds, afin qu'il améliore la fiabilité de ses statistiques.
Après lui avoir accordé un nouveau sursis en décembre, le Fonds a "pris acte" du lancement en février d'un nouvel instrument de mesure de l'inflation en Argentine.