Pour Gates, il n’y a "aucune preuve" que les dirigeants pakistanais avaient connaissance de la présence d’Oussama Ben Laden à Abbottabad.
Les Etats-Unis doivent maintenir leur aide au Pakistan, a affirmé mercredi le secrétaire américain à la guerre Robert Gates, qui a toutefois dit "comprendre la frustration du Congrès" sur le manque de coopération d'Islamabad contre l'extrémisme.
Il n'y a "aucune preuve" que les dirigeants pakistanais avaient connaissance de la présence d'Oussama Ben Laden à Abbottabad, la ville où il aurait
été éliminé par un commando américain, a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.
"En fait, j'ai même vu des preuves du contraire", a-t-il ajouté.
Le ministre américain a toutefois dit s'attendre à découvrir que "quelqu'un savait" à mesure que les documents saisis chez le chef d'Al-Qaïda sont analysés. Il n'a pas précisé sa pensée.
Pour Gates, l'aide doit se poursuivre en raison des "intérêts importants" des Etats-Unis au Pakistan, un pays doté de l'arme nucléaire par lequel transite une importante partie de la logistique pour la guerre en Afghanistan.
"Si j'étais Pakistanais, je considèrerais avoir déjà payé le prix. J'ai été humilié, les Américains m'ont montré qu'ils peuvent venir et faire cela en toute impunité", a expliqué Gates en faisant référence au raid américain contre le chef d'Al-Qaïda.
Mullen: Ce serait catastrophique si le lien était rompu avec les Pakistanais
Le plus haut-gradé américain, l'amiral Mike Mullen, s'est lui aussi dit convaincu que les "hauts dirigeants" du pays, dont il n'a pas précisé s'il s'agissait de civils ou militaires, n'étaient pas au courant de la présence du chef d'Al-Qaïda à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale pakistanaise.
Mullen a reconnu que les relations américano-pakistanaises ont connu des difficultés au fil du temps, "pas seulement récemment" mais que le partenariat avec Islamabad jouait un "rôle
important" pour convaincre les Pakistanais de s'en prendre aux réseaux extrémistes.
"Ce serait catastrophique si le lien était rompu" avec les Pakistanais, a-t-il estimé.
Depuis l'opération du 2 mai au cours de laquelle Oussama Ben Laden aurait été tué, le débat fait rage aux Etats-Unis sur l'attitude à adopter vis-à-vis d'Islamabad, officiellement allié dans la lutte contre le « terrorisme » mais qui est accusé de jouer un double jeu.
Des élus du Congrès appellent à annuler ou à revoir l'aide versée par Washington au Pakistan, qui a encore reçu 2,7 milliards de dollars des Etats-Unis en 2010, ce qui fait d'Islamabad le troisième bénéficiaire d'aide américaine après l'Afghanistan et « Israël ».