Les rebelles ont emporté dans leur fuite de Yabroud, une partie des voitures piégées qu’ils avaient préparées, et qui se trouvent actuellement dans des zones montagneuses entre le Liban et la Syrie.
Après la chute rapide de la ville de Yabroud, l’armée syrienne a exprimé son intention de poursuivre les rebelles dans leurs derniers repaires du Qalamoun, avec l’objectif déclaré de sécuriser totalement la frontière libano-syrienne pour empêcher l’infiltration d’armes et de combattants à partir du Liban.
La chaine de télévision panarabe al-Mayadeen a rapporté, dans ce contexte, que les rescapés de Yabroud tentent de construire de nouvelles lignes de défense à Flita, située non loin de Ersal, et à Rankous, face à Baalbeck. Mais la marge de manœuvre des rebelles s’est considérablement rétrécit et les dissensions apparues entre les différents groupes, qui se lancent des accusations de trahison, montrent à quel point le moral des troupes est bas.
Le moral, c’est également le principal problème d’un certain nombre d’hommes politiques libanais, qui avaient parié sur la résistance des rebelles à Yabroud et qui sont, aujourd’hui, choqués par leur chute rapide.
A cet égard, une source sécuritaire a déploré le fait que ces personnalités, dont des députés, continuent de tenir un discours virulent, exacerbant les tensions et déchainant les passions, alors que les risques d’un embrasement d’envergure sont plus importants que jamais.
En effet, les hauts responsables et de nombreux diplomates ont exprimé leur inquiétude à cause des actes vengeurs des extrémistes défaits à Yabroud.
Voitures piégées et tirs de roquettes se sont en effet multipliés, tandis que des centaines d’hommes armés se sont repliés sur les hauteurs de Ersal ou à l’intérieur même de la localité. Cette présence milicienne, ainsi que les agressions contre Nabi Chit et Laboué, font monter dangereusement la tension et les milieux politiques et diplomatiques craignent une confrontation qui prendrait une tournure confessionnelle. Une source de sécurité affirme d’ailleurs que «tel est l’objectif des groupes extrémistes qui tournent dans l’orbite d’Al-Qaïda et leurs sponsors régionaux.»
Des contacts intensifs ont lieu entre des notables et des chefs de clans de Ersal et des régions voisines pour calmer les esprits.
Dans ce contexte explosif, tout discours incitant à la haine et à la discorde a l’effet de l’huile jetée sur le feu. «Au lieu d’avoir une attitude sage et responsable, certains hommes politiques s’adonnent à un jeu dangereux, en accusant le Hezbollah d’avoir commis des crimes à Yabroud, alors qu’aucune victime civile n’est à déplorer dans cette ville, en dépit de la violence des combats qui s’y sont déroulés», ajoute la même source, qui place dans ce contexte les attaques systématiques contre l’Armée libanaise à Tripoli.
Conscients de la gravité de la situation, le commandement de l’armée a renforcé les mesures de sécurité à la frontière libano-syrienne pour empêcher l’infiltration massive d’hommes armés et l’entrée de voitures piégées. Surtout que les services de sécurité disposent d’informations selon lesquelles les groupes extrémistes ont emporté, dans leur fuite de Yabroud, une partie des voitures piégées qu’ils avaient préparées, et qui se trouvent actuellement dans des zones montagneuses entre le Liban et la Syrie, prêtes à être envoyées au Liban.
Des milieux sécuritaires cités par la presse libanaise et arabe révèlent, à ce sujet, que les services de sécurité disposent d’informations précises sur certaines de ces voitures piégées
Médiarama