C’est ce qu’a rapporté une enquête de l’ONU.
Le soi-disant Emirat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), un groupe armé takfiriste qui combat le pouvoir syrien, a commis des "exécutions de masse" en janvier, a accusé mardi une commission d'enquête de l'ONU.
L'EIIL a aussi combattu ses anciens frères d'armes rebelles au début de l'année.
"En janvier (...) des affrontements ont menacé des bastions de l'EIIL et lors de plusieurs incidents, des coalitions de groupes armés, comprenant notamment le Front islamique, le Front révolutionnaire syrien à Idlib et l'Armée des moujahidines à Alep et dans le nord, ont pris le contrôle de bases de l'EIIL", écrit la commission dans un document publié mardi.
"Dans les jours et heures précédents ces attaques, les combattants de l'EIIL ont menées des exécutions de masse de détenus, perpétrant ainsi des crimes de guerre. Une enquête est toujours en cours sur le nombre de personnes tuées ainsi que les allégations de charniers", poursuit le document.
Ces exécutions ont eu lieue à Haqrim, à Tel Abyad mais aussi dans les environs du complexe hospitalier de Qadi Askar. Des corps ont aussi été retrouvés dans le lac Assad près du barrage Al Forat, selon la commission.
Les informations recueillies par la commission indiquent que les combattants de l'EIIL, en prévision d'une défaite militaire, choisissent des détenus et les tuent "à la hâte, à bout portant". Certaines victimes pourraient être des civils, selon la commission.
La commission présentait mardi devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève son rapport -- publié le 5 mars et couvrant la période allant de juillet 2013 au 20 janvier 2014.
Elle a par ailleurs établi 4 listes, conservées et non publiées par l'ONU, de noms de responsables, d'entités et groupes armés soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pour un éventuel renvoi en justice.