"Encore trop tôt" pour un texte final sur le nucléaire.
Il est "encore trop tôt" pour rédiger un accord final avec les pays des 5+1 sur le programme nucléaire de Téhéran, a affirmé mercredi l'un des négociateurs iraniens, en marge d'une nouvelle série de discussions à Vienne.
"Il est encore trop tôt pour entrer dans des négociations en vue de rédiger un texte final", a expliqué Abbas Araghchi, ajoutant que les discussions reprendront du 7 au 9 avril, probablement à Vienne.
Les points les plus délicats sont l'étendue du programme iranien d'enrichissement d'uranium.
Sur ce point, M.Araghchi a souligné que "l’étendue du programme nucléaire de son pays est uniquement soumis au besoin de l’Iran".
Les négociations butent notamment sur la définition des "besoins pratiques" de l'Iran en vue d'un accord sur "la taille et la dimension de l'enrichissement", a-t-il ajouté.
Sur la question "sensible" du réacteur d'Arak, le négociateur a répété que Téhéran souhaitait lever les inquiétudes occidentales, tout en affirmant que "la recherche et le développement ou Arak ne seront pas arrêtés".
Les deux parties ont fait des propositions concernant la coopération nucléaire, notamment sur "les réacteurs à eau légère, la médecine nucléaire, les nouveaux combustibles, la recherche et le développement dans le nucléaire appliqué à l'agriculture", a-t-il dit.
Ces négociations ne sont pas affectées par la crise ukrainienne, qui oppose la Russie et les Occidentaux réunis au sein du groupe 5+1 face à l'Iran, a assuré Abbas Araghchi, cité par l'agence Isna.
"Les délégations russe et occidentales ont insisté pour ne pas aborder le sujet mais il est normal que cette crise puisse planer" sur les négociations, a-t-il dit.
Le besoin de l’Iran qui détermine le volume du programme nucléaire iranien.
Les négociateurs tentent de transformer un accord intérimaire conclu en novembre en un arrangement définitif -au plus tôt d'ici au 20 juillet- qui supprimerait l'ensemble des sanctions occidentales si l'Iran donne des garanties solides sur la nature exclusivement pacifique de son programme.
L'accord, signé avec le groupe du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) gèle certaines activités nucléaires sensibles iraniennes en échange d'une levée partielle des sanctions.
A Washington, 83 sénateurs américains sur 100 ont écrit mardi au président Barack Obama pour poser leurs conditions à tout accord final sur le nucléaire iranien, prétendant que l'Iran n'avait aucun droit inhérent à l'enrichissement.
Ils demandent également la fermeture du réacteur d'Arak et la mise en place d'inspections "à long terme et intrusives".