Plus des informations sont propulsées au-devant de la scène médiatique pour confirmer l’assassinat de Ben Laden par un commando américain le 2 mai dernier, plus le doute s’installe sur cette version des faits.
Plus des informations sont propulsées au-devant de la scène médiatique pour confirmer l’assassinat de Ben Laden par un commando américain le 2 mai dernier, plus le doute s’installe sur cette version des faits.
Depuis l’annonce de la mort du chef d’AlQaïda, force est de constater que pas un jour ne passe sans que les médias ne publient des informations sur l’opération de l’unité de la Navy Seal à Abbottabad, ou sur d’autres faits qui lui sont liés. Citant des sources gouvernementales américaines et de hauts responsables hauts-placés.
Cette pluie de mots ne peut s’expliquer que par la volonté de pallier à l’absence d’images sur cette présumée opérations ou sur la dépouille de la victime. D’autant plus que les raisons invoquées par l’administration américaine pour expliquer cette déficience ne sont pas assez persuasives. Ni celles justifiant le largage présumé de sa dépouille.
Les images le montrant de profil en train de regarder la télévision non seulement se sont avérées pas crédibles, mais elles ont été la preuve qu’une stratégie médiatique était en œuvre pour confirmer la version officielle des faits.
La dernière de ces informations qui a fait le tour des médias internationaux ce jeudi est le message posthume audio attribué à Ben Laden, et dans lequel il rend hommage aux révolutions arabes, en l’occurrence en Tunisie et en Egypte, et prévoit des changements radicaux dans l’ensemble du monde musulman.
La crédibilité d’une telle dépêche est d’autant plus entachée que c’est le centre américain de surveillance des sites islamistes (SITE) qui l’a fait diffuser, sous prétexte qu’il l’a trouvé sur les sites djihadistes islamistes. L’on constate aussi que la voix de son auteur est beaucoup trop jeune que celle d’un homme âgé de 53 ans.
Mais ce qui la rend encore plus suspecte est sa publication tardive, après l’assassinat de son auteur. De plus, serait-ce par hasard qu’elle intervient au lendemain d’une mise en cause de la version officielle par le président russe Dimitri Medvedev en personne. Sachant que celui-ci avait été un des premiers dirigeants à saluer l’opération présumée de son assassinat, la qualifiant de « succès important ».
Devant les médias, Medvedev paraissait plus sceptique que jamais, mentionnant l’entretien diffusé sur chaine de télévision publique russe, la Pervi Kanal, avec un turc d’origine tchétchène et présumé ancien membre de la CIA lequel réaffirmait que Ben Laden a succombé à une maladie incurable en 2006, et que les forces américaines ont tout simplement trouvé le lieu de sa dépouille.
Sachant que les interventions de Ben Laden ont toujours fait l’objet de controverse de la part d’observateurs, vu les moments sensibles de leur diffusion, chaque fois que l’administration américaine et en particulier celle de l’ex-président Georges Bush se trouvait dans l’impasse en Afghanistan.
Mercredi, une autre information allant dans le même sens avait également été relayée par les médias.
Cités par le Washington Post, à la foi de hauts responsables, elle fait état de drones furtifs envoyés par la CIA lors de dizaines de missions secrètes au Pakistan, afin d'obtenir des renseignements sur le complexe où vivait Ben Laden avant son exécution. L’article dit aussi que les avions furtifs ont produit des images qui ont pu être regardées par le Président Barack Obama et son équipe de sécurité nationale lorsque le raid nocturne s'est déroulé.
Cette allégation qui voudrait nous amener à croire que la surveillance de Ben Laden est la preuve tangible qu’il était bel et bien vivant, nous pousse aussi à conclure que des images devraient exister sur lui ces dernières années et à nous demander pourquoi elles n’ont pas été diffusées au grand public, chose qui aurait dû être faite en premier.
Une autre information publiée ces derniers jours met aussi la puce à l’oreille des observateurs. Citant des sources gouvernementales américaines, et relayée par la chaine de télévision ABC, elle dit que les autorités américaines recherchent activement dans le monde de potentiels agents d'Al-Qaïda dont les noms figurent dans les documents saisis dans la maison d'Oussama Ben Laden à Abbottabad.
Dans cette information, c’est sa divulgation compromettante pour la poursuite de la recherche qui est louche. Dans des opérations pareilles, perspicacité est intrinsèque à confidentialité, et les concernés devraient en être pleinement conscients. Sauf si l’information en soi n’a aucune valeur.
Il semble que les responsables américains se soient rendu compte que cette campagne peut avoir des effets inverses de ceux escomptés. Ce jeudi, le Pentagone a estimé qu’il « est temps de se taire » sur le raid contre Ben Laden, au motif que les fuites dans la presse compromettaient les futures opérations de ce type.
Une chose louche est rapportée par l'AFP: Les inquiétudes du secrétaire américain à la Défense Robert Gates qui se plaignait que "trop de gens dans trop d'endroits parlant trop de cette opération".
Il rapporte que dans la salle de la Maison Blanche où s'étaient réunis les principaux ministres et conseillers d'Obama pendant l'opération, que tous étaient "d'accord pour ne pas parler des détails opérationnels" et se désole que " ceci n'a pas tenu plus de 15 heures".
A entendre cette complainte, on croirait que chacun en fait à sa guise dans l'administration américaine. Incroyable donc pas vrai!