Et Zarif voit les « signes » d’un accord
L'Iran n'abandonnera pas la maîtrise de la technologie nucléaire, notamment l'enrichissement d'uranium, a souligné mercredi le président Hassan Rohani, en réponse à des sénateurs américains affirmant que l'Iran n'avait aucun droit inhérent à cet enrichissement.
"L'Iran fait et fera partie des pays qui maîtrisent la technologie nucléaire, notamment l'enrichissement d'uranium. Personne ne doit en douter.
Certains pays et les Américains peuvent dire ce qu'ils veulent", a lancé le président Rohani lors du conseil des ministres, selon l'agence Irna.
La veille, 83 sénateurs américains sur 100 ont écrit au président Barack Obama pour poser leurs conditions à tout accord final sur le nucléaire iranien.
Ils affirment que l'Iran n'a "aucun droit inhérent à l'enrichissement d'uranium en vertu du Traité de non-prolifération nucléaire". Ils demandent en particulier la fermeture du réacteur à eau lourde d'Arak, capable de produire du plutonium théoriquement utilisable pour la fabrication de l'arme atomique, et la mise en place d'inspections "à long terme et intrusives".
Tout en refusant de céder sur le programme nucléaire, M. Rohani a affirmé que l'Iran était prêt à plus de transparence sur son programme.
"Nous ne voulons pas créer d'inquiétude chez les autres" concernant le programme nucléaire, a-t-il dit, assurant qu'il était possible de parvenir "en six mois" à un accord global.
Les « signes » d’un accord
Pour sa part, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré qu'il voyait "les signes" d'un accord final avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien
"Sur les quatre sujets (le réacteur à eau lourde d'Arak, les sanctions, la coopération nucléaire et l'enrichissement d'uranium), il y a les signes d'une entente possible respectant les droits de la nation iranienne", a déclaré M. Zarif à l'issue d'une nouvelle série de négociations à Vienne avec les pays du 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), a rapporté l'agence Fars.
"Il est prévu de commencer lors de la réunion au mois d'Ordibehesht (21 avril - 21 mai) les négociations (...) pour la rédaction de l'accord final. C'est-à-dire qu'on aura passé trois mois à mener des négociations globales et les trois mois suivants à la rédaction de l'accord final", a-t-il précisé.
Un premier accord de six mois, entré en application en janvier, a permis la levée de certaines sanctions occidentales contre le gel d'activités nucléaires sensibles.
Téhéran souhaite parvenir à un accord global d'ici au 20 juillet.
Cet accord permettrait la levée de toutes les sanctions imposées par les Nations unies, les Etats-Unis et l'Union européenne en contrepartie de garanties sur le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien.
M. Zarif s'est dit "content des discussions sur les quatre sujets" abordés à Vienne. Les négociations doivent se poursuivre au niveau des experts avant une nouvelle réunion politique, du 7 au 9 avril, toujours à Vienne.
Les deux parties sont en train de se "rapprocher d'une proposition commune" sur les sanctions et la façon de les lever, a ajouté le ministre, selon l'agence Isna.
M. Zarif a toutefois souligné que les négociateurs n'étaient "pas encore arrivés à une compréhension commune à propos du réacteur d'Arak". Le réacteur de recherche à eau lourde d'Arak, actuellement en construction, est destiné à la recherche et la production de radio-isotopes pour les malades du cancer, mais il pourra également produire du plutonium théoriquement utilisable pour fabriquer une arme atomique.
L'Iran refuse de renoncer à ce réacteur mais s'est dit prêt à des modifications techniques pour diminuer la quantité de plutonium utilisée. Téhéran s'est aussi engagé à ne pas construire d'usine de retraitement, indispensable pour transformer le plutonium en vue d'un usage militaire.
"Le réacteur d'Arak fait partie intégrante du programme nucléaire iranien et il le restera, mais s'il y a des inquiétudes, il faut les lever", a assuré M. Zarif.
Avec AFP