24-11-2024 10:03 AM Jerusalem Timing

En Turquie, Erdogan et Gül divisés sur la thèse du "complot"

En Turquie, Erdogan et Gül divisés sur la thèse du

MM. Gül et Erdogan sont d’anciens compagnons de route dans l’islam politique en Turquie mais les deux hommes affichent depuis la fronde anti-gouvernementale de l’été dernier leurs différences de style



Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a défendu avec insistance mercredi soir la thèse d'un complot ourdi à l'étranger pour expliquer le scandale de corruption qui vise son régime, rejetée en revanche par le président Abdullah Gül.
   
"Il serait une erreur que de dire qu'il n'y pas de conspiration émanant de l'étranger", a affirmé M. Erdogan lors d'un entretien à la chaîne publique TRT.
   
Il répondait implicitement au chef de l'Etat qui, dans des déclarations rapportées par la presse lors d'une visite au Danemark, a rejeté les allégations du chef du gouvernement.
   
"Je n'accepte pas les allégations visant des puissances étrangères et je ne pense pas qu'elles soient justifiées (...) Je ne crois pas à ces théories du complot selon lesquelles des gens chercheraient à détruire la Turquie", a dit le chef de l'Etat, se disant "affligé" par le climat tendu qui règne en Turquie à une semaine des municipales.
   
"Nous ne pouvons pas fermer les yeux face à une spirale (d'allégations) venue de l'intérieur et de l'étranger pour semer le chaos en Turquie", a insisté mercredi soir M. Erdogan.  "Ne devons nous pas qualifier de complot les informations parues dans les médias ?", a-t-il poursuivi.
   
Depuis la révélation du scandale de corruption qui éclaboussé son régime, M. Erdogan ne cesse d'attaquer son ex-allié, le prédicateur Fethullah Gülen, qui dirige un puissant mouvement socio-religieux. Il l'accuse de vouloir le déstabiliser avant les municipales du 30 mars et le scrutin présidentiel prévu en août.
   
MM. Gül et Erdogan sont d'anciens compagnons de route dans l'islam politique en Turquie mais les deux hommes affichent depuis la fronde anti-gouvernementale de l'été dernier leurs différences de style. Face au Premier ministre accusé d'autoritarisme, le président joue la carte de la modération.