Le chef des Jound al-Cham, le Libanais Khaled al-Mahmoud a été tué dans la citadelle ainsi que le chef du Front al-Nosra.
Les choses sont allées très vite ces derniers jours dans la localité d’al-Hosn dans le gouvernorat de Homs. Alors que la région du Qalamoune est sur le point d'être totalement nettoyée.
Ce jeudi, c'est la forteresse d'al-Hosn , appelée le Krak des chevaliers par les Croisés et occupée par les rebelles depuis près de deux ans qui est tombée entre les mains de l’armée syrienne. La drapeau de l'insurrection a été immédiatement hissé sur le haut de sa sentinelle.
Ce château surplombe le "Wadi Nassarah" (la vallée des Chrétiens), une région d’une grande importance stratégique, vu qu’elle se situe au centre de la Syrie, à cheval entre le littoral syrien, la ville de Homs et la capitale syrienne.
"La forteresse d'al-Hosn a été libéré, ainsi que la région autour, des
hommes armés et des terroristes qui venaient de Syrie, du Liban et d'autres
pays. Stratégiquement cela veut dire, que la route d'approvisionnement qui
commençait à Wadi Khaled au Liban en direction de Tal Kalakh puis à Homs est coupée et nous avons mis fin à l'infiltration des terroristes", a affirmé un
colonel à cette chaîne.
"Un certain nombre d'hommes armés se sont rendus ce qui a aidé à la chute
de la forteresse et maintenant il sera possible de s'occuper des autres parties de la
province" (de Homs sous contrôle rebelle), a-t-il ajouté.
"Certains hommes armés essaient de fuir vers le Liban et il y a des unités
de l'armée et (des supplétifs) des Forces de Défense nationale qui les
poursuivent avant qu'ils arrivent à la frontière", a souligné le colonel.
Evasion vers le Liban
La récupération de cette région stratégique après un mois de combats nettoie toute la région ouest de la province de Homs des miliciens, dont le nombre dans la citadelle était évalué à près de 400, dont de nombreux libanais.
Sa libération a d'ailleurs été facilitée par l'effondrement des milices. Ces 24 dernières heures, les évasions dans leurs rangs se sont faites à un rythme plus rapide.
Dans la journée de ce jeudi, 40 miliciens étaient tombés dans une embuscade de l’armée syrienne, alors qu’ils tentaient de rejoindre le Liban, ont annoncé de nombreux medias arabophones dont la chaine de télévision al-Mayadeen.
L’AFP quant à elle rend compte de la mort de 11 seulement. Alors que l’Observatoire syrien des droits de l’homme évoque une soixantaine qui ont été tuées ou blessées en fuyant la région de Hosn vers le Liban.
Pour sa part, une source de sécurité libanaise a fait état de 45 blessés, civils et rebelles, par les bombardements de l'artillerie syrienne alors qu'ils traversaient le Nahr al-Kebir, le cours d'eau qui sépare les deux pays au nord du Liban. Certains ont été touchés alors qu'ils se trouvaient en territoire syrien et d'autres alors qu'ils avaient atteint le Liban, selon la même source.
L’OSDH avait aussi rendu compte de combats à l'intérieur du château, alors qu'une source de sécurité syrienne affirmait que le fort était sous le feu de l'armée syrienne.
Décapitation des milices
A l'instar de ce qui s'est passé à Yabroud, les milices de la forteresse ont été décapitées: il y est question de la mort de deux chefs de milices : celui du front al-Nosra à Homs, connu sous le pseudonyme Abou Ghadir al-Chichani et celui des Jound al-Cham, le Libanais Khaled alMahmoud, connu sous le pseudonyme Abou Souleimane al-Dandachi al-Mouahajir qui est originaire de la région libanaise du Akkar.
Selon le site d’informations Liban 24, les services de renseignements militaires libanais ont arrêté alMahmoud en 2005, parce qu’il était suspecte d’appartenir au groupuscule terroriste proche d’Al-Qaïda, Fath el-Islam, qui a combattu l’armée libanaise dans le camp palestinien de Nahr el-Bared au nord du Liban.
Ayant écopé 7 années de prison, il est relâché en 2012, date à laquelle il s’est rendu en Syrie pour combattre aux côtés des milices extrémistes.
Le fort a été construit à partir de 1031 par les Abbassides, une dynastie de
califes arabes. En 1142, au temps des Croisades, le château est occupé par
l'ordre des Hospitaliers qui construit plusieurs ouvrages défensifs. Ce sont eux qui lui ont donné l'appellation de Krak des Chevaliers.
Mais en Syrie, personne ne le connait sous cette appellation. On le nomme le fort d'al-Hosn.