26-11-2024 12:44 PM Jerusalem Timing

Revers à Yabroud et Hosn.. Les rebelles perdent « le front libanais »

Revers à Yabroud et Hosn.. Les rebelles perdent « le front libanais »

C’est la consternation dans les rangs de leurs partisans libanais.

Les dernières évolutions dans les régions frontalières syriennes avec le Liban font toujours parler d’elles.

D’un côté les observateurs sont unanimes : les miliciens sont sur le point de perdre leur profondeur libanaise. Avec la chute de Yabroud et par extension celle de tout le Qalamoune -qui ne devrait plus tarder-, avec la prise du fort d’Al-Hosn, et avec, de l’ensemble de la province ouest de Homs, avec la neutralisation de Tal Kalekh, via les réconciliations réalisées ces derniers temps, il ne reste plus que la région de Zabadaneh (dans la province ouest de Damas)  pour que les forces syriennes gouvernementales contrôlent la totalité de la frontière syrienne avec le Liban.

Ce dernier constituait pour les miliciens leur base arrière, leur source d’approvisionnement en armes et en hommes, ainsi que leur sortie de secours.

Ces exploits devraient faciliter la tâche des militaires réguliers dans leurs efforts pour s’emparer des autres régions de Homs. Notamment le vieux Homs et Rasten, dans sa province est, proche de Hama.

Comme à Yabroud

La manière dont la localité al-Hosn a été récupérée par l’armée, deux ans après avoir été prise par les rebelles, se dévoile aussi.

Selon le journal libanais asssafir, le scénario semble similaire à ce qui s’est passé à Yabroud et ailleurs. Il y a eu d’abord la prise de Zara,- laquelle constituait le passage incontournable des miliciens et de l’acheminement des armes et autres-, puis le siège qui a été imposé et ensuite renforcé par la prise de Chouwayhed, qui a la même fonction.

Comme à Yabroud, les miliciens (de Jound al-Cham et du front al-Nosra) accusent une trahison.

La grande évasion

Et puis subitement, et dans ce qui se qui semble être un sursaut de panique, les milices s’effondrent. S’ensuit un important mouvement d’évasion vers le Liban, via Wadi Khaled.

Deux convois sont parvenus à la frontière sans que l’armée syrienne n’intervienne. Comme si un accord avait été conclu, surtout pour les femmes et les enfants. Au troisième, l’artillerie a bombardé, tout au long du fleuve al-Kabir qui longe la frontière entre le Liban de la Syrie. Les tués et blessés sont chiffrés approximativement à plusieurs dizaines, mais il n’y a pas de bilan précis. « Les civils étaient escortés par des miliciens armés jusqu’aux dents », constate une source pour assafir.

Consternation et désarroi

Du côté libanais de la frontière, dans les régions qui adhèrent fortement à l’insurrection syrienne, c’est la consternation totale. A laquelle s’ajoute le désarroi qui a pris une ampleur sans précédent depuis le lancement de la rébellion il y a trois ans.

Un religieux proche de 8-Mars et de la Résistance raconte pour al-Akhbar que pour la première fois depuis trois ans, et après l’avoir pris en animosité durant ces trois années, les religieux du 14-Mars et des Salafistes l’ont contacté.  Ils lui  ont demandé sa médiation pour faciliter l’évacuation des familles des miliciens dans la région d’al-Hosn. Il n’a pas manqué l’occasion de les haranguer, leur imputant la responsabilité de ce qui leur est advenu.  Selon lui, ils sont sous le choc parce qu’ils ne s’attendaient nullement à de tels revers dans le Qalamoune comme à Homs. Sans compter les dissensions qui les ont ravagés, aussi bien sur le plan local que régional, entre l’EIIL et les autres, sur fond du différend saoudo-qatari.

Le bouc-émissaire

Ils semblent aussi avoir été lâchés par leur assise populaire au Liban. Le sit-in organisé par leur alliés libanais, en l’occurrence les deux religieux Salem Refai et Bilal Baroudi, n’a pas attiré du monde. Il en est de même pour les mouvements spontanés qui se rassemblent dans les rues pour les soutenir.   

Totalement désespérés, ils n’ont plus l’embarras du choix et risquent fort de glisser vers une bataille au Liban, contre l’armée libanaise cette fois-ci. Ils ne tarderont toutefois pas à servir de bouc-émissaire pour le courant du Futur quand il aura terminé de les exploiter pour préparer le terrain au retour de son leader, Saad Hariri. Quelque chose qui ressemble à Naher al-Bared!