25-11-2024 12:37 AM Jerusalem Timing

Attaques systématiques contre l’Armée libanaise

Attaques systématiques contre l’Armée libanaise

Par les extrémistes dans les rues… et par le Courant du Futur dans le Parlement.

L’Armée libanaise est considérée par une majorité de Libanais, une grande partie de la classe politique et par la communauté internationale, comme le dernier rempart contre l’installation du chaos généralisé dans le pays.

Elle est sur tous les fronts, du Nord au Sud en passant par la Békaa, et s’emploie à circonscrire les incidents et empêcher qu’ils ne se propagent dans toutes les directions. Son rôle fondamental dans la préservation d’un minimum de stabilité en ces temps difficiles n’empêche pas qu’elle soit la cible de virulentes critiques de la part de certains hommes politiques et de violentes attaques de la part de miliciens.

Alors que l’armée s’efforce de rétablir le calme dans la ville meurtrie de Tripoli, le député du Courant du futur, Khaled Daher, l’a qualifié, jeudi, «d’injuste», remettant en cause sa loyauté, son dévouement et son patriotisme. Cette charge lui a valu une réplique du président de la Chambre, Nabih Berry, qui lui a dit: «Ton armée a toujours raison, même si elle est injuste». Cela n’a pas empêché M. Daher de poursuivre sur sa lancée, en dépit des protestations des députés du Courant patriotique libre. Son collègue au sein du même bloc parlementaire, Ahmad Fatfat, n’a pas été plus tendre envers l’institution militaire.

Quelques heures à peine après cette agression verbale sous le dôme du Parlement, les miliciens ont pris la relève dans les rues de Tripoli, où l’armée est attaquée systématiquement depuis plusieurs jours. Le plus grave est que pour la deuxième fois en trois jours, une patrouille militaire a été la cible d’une bombe actionnée à distance. Un communiqué de l’armée a indiqué qu’à l'aube du vendredi, une bombe a explosé sur l'autoroute de Bahsas-Tripoli, loin des lignes de démarcations traditionnelles entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen, lors du passage d'une patrouille.

L’explosion n’a pas fait de victimes mais a endommagé un véhicule militaire et provoqué des dégâts matériels dans les voitures garées aux alentours.
Quelques heures plus tôt, dans la matinée de jeudi, une patrouille avait été visée par l'explosion d'une autre bombe, au niveau de la chambre du Commerce et d'Industrie de Tripoli, causant uniquement des dégâts matériels.
Une position de l'armée, sur le rond-point Abou Ali, a en outre été visée par deux roquettes de type RPG7.

Plusieurs autres postes militaires ont été visés par des rafales d’armes automatiques et des tirs de francs-tireurs. Depuis le début de ce 20èmeround de violences à Tripoli, un militaire a été tué et plusieurs dizaines d’autres blessés par les miliciens partisans des rebelles syriens, encouragés par des prêches et des discours extrémistes de plusieurs cheikhs de la ville, en tête desquels figure Salem al-Raféï.

Vendredi matin, les francs-tireurs officiaient toujours dans la ville, entravant la circulation sur l'autoroute internationale, rapporte l'Agence nationale d'information.

La chaine de télévision Al-Jadeed a de son côté indiqué que les snipers ont touché un bus à Mallouleh qui se dirigeait vers le Akkar, plus au nord, blessant un soldat libanais.

21 personnes ont été tuées et plus de150 blessées, dans ce round de violences qui a débuté jeudi 13 mars. Hier, des combats avaient notamment eu lieu à Talaat el-Omari, à Souk el-Khoudar, rue de Syrie, Malloume-Rifaet sur l'axe Bakkar-Mankoubine.

Médiarama