27-11-2024 02:41 AM Jerusalem Timing

Dans la prochaine guerre, La Syrie et le Hezbollah, main dans la main

Dans la prochaine guerre, La Syrie et le Hezbollah, main dans la main

Contrairement aux résulats escomptés, Assad n’a pas été renversé et l’Axe de la résistance se retrouve renforcé.

C’est désormais un lien de sang qui relie le président syrien Bachar al-Assad au Hezbollah libanais.  Constat amer, voire déprimant exprimé par un haut officier israélien, lors d’un compte-rendu sur une évaluation de la situation, prononcé devant de grands correspondants israéliens militaires sur les dernières évolutions.

2 fronts au lieu d’un

En effet, Israël se trouve dorénavant confronté à deux fronts. Après avoir cru qu’il a neutralisé son front nord, avec la frontière libanaise, depuis la guerre 2006, le voilà  depuis le conflit syrien, face à un nouveau front, avec la frontière syrienne.
Phénomène inédit depuis 1973, il est face à un front qui s’étend sur deux pays.

«  La relation entre les deux alliés qui étaient dans le passée bâtie sur les intérêts communs s’est mue en une relation d’un nouveau type : une relation qui prône un seul et même destin », pronostique l’officier israélien, dont les propos ont rapportés par le site The Time of Israel. Pour en arriver à la conclusion suivante, alarmante : «  Si Tel Aviv décide de mener une guerre contre le Hezbollah, Assad n’hésitera pas à intervenir ! »

Ainsi la crise syrienne aura dissipé les efforts monstres déployés aussi bien par les Israéliens que par leurs alliés occidentaux depuis 1973 pour disloquer le front arabe, et empêcher une quelconque alliance anti israélienne. Surtout chez les pays qui entourent l’entité sioniste.

Malgré les affinités affichées entre le Hezbollah, la Syrie et l’Iran, durant ces trois dernières décennies, cette alliance tripartite n’a jamais pris la forme d’une guerre commune, ou d’une coalition pour la guerre. Même si durant la guerre de 2006, le président syrien a exprimé son entière disposition à prêter main forte au Hezbollah.   

Après la défaite israélienne en 2006, d’âpres discussions avaient eu lieu au sein de la classe politique et militaire israélienne sur la façon de briser cette alliance, pour affaiblir l’axe de la résistance. D’aucuns stratèges ou responsables suggéraient la neutralisation de la Syrie. Dès lors qu’une attaque militaire contre l’Iran s’était avérée hautement risquée car aux conséquences imprévisibles.

En finir avec l’axe de la résistance

Raison pour laquelle les soupçons sur une implication israélienne dans l’éclatement de l’insurrection en Syrie sont plus que plausibles.
Sans compter l’accueil favorable qui lui a été réservée par les dirigeants israéliens, lesquels se ménageaient de l’exprimer ouvertement, pour leurrer l’opinion publique syrienne, fortement imprégnée d’une culture nationaliste qui répugne une telle affinité.

Il ne faudrait pas non plus sous-estimer les signes de séduction que certains dirigeants politiques de l’opposition syrienne armée à l’encontre de dirigeants pro sionistes dans les capitales occidentales. Dès les premiers mois, des responsables du Conseil National Syrien faisaient exprès de fustiger ostensiblement le Hezbollah (et l’Iran) comme pour s’accréditer auprès des dirigeants occidentaux qu’ils feront tout pour sortir la Syrie de l’axe de la résistance.

Un lien de sang

Contre toutes les attentes, comme si la magie se retourne contre le magicien, c’est le contraire qui a eu lieu. Plus la crise syrienne s’allonge, les liens syriens à l’axe de la résistance se solidifient. L’intervention du Hezbollah en Syrie a joué un rôle primordial pour déjouer ces plans. Les Israéliens le voient très bien.  

«  Les sacrifices du Hezbollah en Syrie ont scellé ce qu’on peut appeler un lien de sang entre Assad et le Hezbollah. Et le président syrien est disposé à prendre des risques pour le préserver », explique l’officier israélien.
Selon lui, la collaboration entre la Syrie et la résistance a pris des proportions importantes : «  en lui accordant un armement de qualité qui  pour Israël dépasse les lignes rouges, et en étant disposé à entrer en guerre aux côtés du Hezbollah si Israël se trouve contraint de déclencher une guerre contre l’organisation libanaise, tout ceci fait dorénavant partie de la perception d’Assad ».

« La Syrie fera tout son possible pour aider le Hezbollah à la prochaine guerre. L’hypothèse d’action chez l’armée (israélienne) prévoit que la guerre avec le Hezbollah provoquera une riposte syrienne dans deux directions : des tirs de missiles contre Israël, d’un tonne chacun et qui s’abattront sur tel Aviv et l’activation des opérations terroristes tout au long de la frontière », a-t-il enchainé.

Plus d’armes, plus d’expérience

Contre les attentes aussi, alors qu’on augurait un affaiblissement du Hezbollah, en raison de son implication en Syrie, et surtout son détournement d’Israël, son principal ennemi, c’est également le contraire qui se passé.
Au gré de son implication en Syrie, il n’a jamais cessé d’enfler son arsenal militaire.

«  Le Hezbollah possède le huitième plus grand arsenal de missiles dans le monde », avance cet officier, les estimations d’intelligence indiquent qu’il possède plus de 100 mille missiles, plus précis et d’une capacité destructrice plus importante, ce qui veut dire que nous allons faire face à un Hezbollah qui tire 3.000 projectiles par jour sur Israël », révèle l’officier israélien.

En même temps, les combattants du Hezbollah ont acquis de par leur participation en Syrie contre les insurgés « une expérience aux combats inestimable, laquelle lui accorde un important atout de force dans une guerre terrestre », constate aussi l’officier israélien.    

Deux mains au lieu d’une

Cet atout se trouve renforcé du fait qu’il ne travaille plus en solo, mais avec les Syriens!
 Dans trois des quatre opérations effectuées en riposte au raid israélien contre la position du Hezbollah dans la Bekaa, dans les régions occupées et contrôlées par l’armée israélienne à proximité des fermes libanaises de Chébaa et dans le Golan syrien occupée, les Israéliens sont persuadés que des Syriens étaient de mèche avec les combattants du Hezbollah.

« C’est la fin du mur de sécurité tout au long de la frontière avec la Syrie dont on disait qu’il était capable d’empêcher les violations et les infiltrations des groupuscules ennemis. Il y a un million de leçons à tirer de l’engin du Golan, et elles sont mauvaises. Et nous n’avons pas encore parachevé le travail sur les résultats des deux engins du 14 et 18 mars dernier dans le Golan et dans les fermes de Chébaa ».

«  Ces opérations ont été exécutées par des professionnels. La qualité des engins explosifs et le fait que la région où ils ont été plantés est contrôlée par Assad et le Hezbollah consolident les résultats des renseignements selon lesquels elles sont coordonnées par le régime d’Assad avec l’aide du Hezbollah », rapporte le quotidien israélien Haartez.

La revanche de l’histoire

La magie se retourne contre le magicien ? Lors qu’Israël a mené son invasion au Liban, en 1982, pour en finir une fois pour toute  avec la résistance palestinienne, il s’est trouvé confronté à la résistance libanaise qui a été la première à le déloger.

De nos jours qu’il croit pouvoir se débarrasser  de l’axe de la résistance, en soutenant corps et âme le renversement d’Assad, il voit naitre sous ses yeux la résistance syrienne.

Dès lors qu'une vraie résistance l’a défié, ses plans sont sans cesse contrariés. L’histoire ne manque jamais sa revanche. Il suffit que les humains y croient !