La visite du prince héritier bahreïni à Londres est très mal vue par les associations des droits de l’homme qui dénoncent la timidité des condamnations officielles britanniques.
Des associations des droits de l’homme ont violemment critiqué l’accueil par le Premier ministre britannique David Cameron du prince héritier de Bahreïn, Salmane Ben Hamad Al-Khalifa.
Selon le militant des droits de l'Homme Peter Tatchell, la décision de Cameron de le recevoir est une "gigantesque erreur de jugement au moment où son pays arrête, torture et tue des manifestants pacifiques".
"Si on a le devoir de protéger les populations civiles en Libye, pourquoi pas à Bahreïn?", a-t-il interrogé.
"David Cameron devait utiliser cette occasion pour dire clairement que le gouvernement de Bahreïn doit mettre un terme à sa répression", a pour sa part déclaré Kate Allen, directrice à Amnesty International.
"Il est absolument vital que le gouvernement ne néglige par la question des droits de l'homme à Bahreïn dans le but de faciliter des accords commerciaux ou des ventes d'armes", a-t-elle ajouté.
Un porte-parole du gouvernement a justifié la différence de traitement entre la Libye et Bahreïn en déclarant: "nous avons toujours dit que la situation est différente selon les pays", et "dans tous les cas, nous soutenons les réformes et le dialogue".
Commentant la rencontre entre les deux hommes, Downing street a indiqué que "Le Premier ministre a fait part de ses préoccupations au sujet de la situation à Bahreïn et insisté sur l\'importance de voir le gouvernement de ce pays se diriger vers une politique de réforme plutôt que de répression".
Le communiqué rapporte que Cameron "a fait part de ses préoccupations au sujet de la situation en cours et appelé toutes les parties à faire part de leurs griefs à l'aide d'un dialogue sincère et constructif".
Le leader du parti conservateur a salué les efforts du prince héritier pour "parvenir au progrès politique et économique" et déclaré soutenir les tentatives pour "faire revenir Bahreïn a un processus crédible de réformes à long terme".
Bahreïn a été secoué de la mi-février à la mi-mars par une vague de contestation populaire dirigée par les chiites, majoritaires parmi la population autochtone, qui a été réprimée par le pouvoir après le déploiement dans le royaume de troupes communes du Golfe.
Le prince, qui était invité au mariage du prince William et de Kate Middleton le 29 avril dernier, avait décliné l\'invitation, alors que son pays était vivement critiqué dans la presse britannique pour sa répression des manifestations pro-démocratie.
Bahreïn a annoncé la levée le 1er juin de l'état d'urgence instauré en mars.
Selon des chiffres officiels de Manama, la vague de protestation populaire et sa répression ont fait 24 morts entre la mi-février et la mi-mars. Quatre manifestants sont décédés depuis en détention.