Des milliers se mobilisent, dans les rangs de l’armée syrienne et de ses supplétifs et dans ceux des miliciens rebelles.
Des systèmes anti aériens syriens captent les avions de combats turcs dans l’espace aérien syrien, alors que l'armée syrienne reprend les positions conquises par les rebelles dans la province de Lattaquié.
Selon le site officiel de la présidence de l’Etat-major turc mardi, un communiqué cite: « 5 avions de combat de type F-16 alors qu’ils étaient en mission (...) ont été repérés par des SAM 2, 5 et 17 installés en Syrie et qui se sont focalisé sur nos appareils pendant 10 minutes et 53 secondes ».
Selon le texte, 12 tentatives similaires ont eu lieu lundi dernier, alors que les avions turcs effectuaient des vols au-dessus de la ville de Hatay au sud de la Turquie.
Le dimanche 23 mars dernier, et sous prétexte qu’il a violé son territoire, la Turquie a abattu un avion de combat syrien. Selon la version officielle syrienne, il pourchassaient les miliciens qui tentaient d’entrer en provenance des régions turques frontalières vers la province de Lattaquié, région côtière à l’ouest de en Syrie.
L'Observatoire 45 récupéré
Depuis, cette région fait l’objet d’un assaut dirigé par les miliciens du front al-Nosra, bras syrien d’al-Qaïda, en collaboration avec ceux des Brigades Tawhid (bras armé des Frères Musulmans syriens), baptisé «Anfal ». Ils se sont emparés de la localité frontalière de Kassam et de quelques positions stratégiques. POur quelques heures seulement.
Ce mercredi, l’armée syrienne est parvenue à récupérer la colline stratégique de l’Observatoire 45, située dans la province de Lattaquié, et ce au lendemain de la sécurisation de la colline al-Nasr après de combats acharnés avec les miliciens armés.
Selon l’OSDH, rapporté par l’AFP, "Le régime ne s'attendait pas à cette offensive surprise dans son fief mais il ne va certainement pas laisser les rebelles garder le contrôle". L’organisation que cinq officiers avaient été tués dans cette colline.
Ces derniers heures, rapporte pour sa part le correspondant de la chaine de télévision iranienne arabophone al-Alam, l’armée a tué quelques 60 miliciens et détruit des missiles à chaleur.
Un ballon d’espionnage turc doté de caméras de surveillance a été abattu au-dessus de la localité de Salmah .
Des accrochages violents ont lieu également sur la bande frontalière syro-turque à proximité de la localité de Kassab.
Parmi les tués figure le chef de la Brigade al-Moustafa du Front al-Nosra, ajoute al-Alam.
Pour sa part, le site d’information syrien al-Hadath News signale que depuis la chute du point de l’Observatoire 45, les miliciens ont commencé à se rétracter, d’après ce qu’en rapportent leurs sites de coordination, qui rapportent et relaient toutes les informations liées aux opérations des miliciens sur le terrain. A l’instar de ce qui s’est passé à Yabroud, ces derniers évoquent des trahisons qui auraient eu lieu au sein des et incombent la responsabilité de ce repli aux milices qui combattent dans la province nord de Lattaquié.
Kassab: la bataille difficile
Le site ajoute que l’armée syrienne a repris l’initiative et avance du côté ouest de la ville de Kassab où les batailles se font entre les maisons. Elle a recours dans sa bataille à son artillerie et à ses lance-roquettes, et beaucoup moins sa force aérienne en raison de la géographié tortueuse de cette région. Ces avions se contentent de traquer les miliciens qui entrent au travers de la frontière avec la Turquie et les bombardent.
Mercredi, "l'armée bombardait violemment Kassab avec ces chars et ses avions", a indiqué à l'AFP Omar el-Jeblaoui, un militant sur place via internet. "La bataille est féroce" a affirmé de son côté sous couvert de l'anonymat un rebelle prenant part aux combats. "Il y des milliers de rebelles prêts à repousser la contre-offensive de l'armée. Nous combattrons jusqu'à la victoire ou la mort".
Selon la correspondante d’al-Alam, la bataille s’annonce difficile d’autant que l’artillerie turque porte assistance aux insurgés. Elle est intervenue lors du lancement de l’attaque, en ouvrant le feu contre les positions de l’armée syrienne pour faciliter l’entrée à partir de ses frontières de miliciens. Il est également question d’une implication saoudienne dans les derniers évènements de Lattaquié en approvisionnant les miliciens en armements et en les finançant.
Mobilisations et renforts
Au moment même où s’attroupent les miliciens à la frontière avec la Turquie, une mobilisation générale est en train de se faire dans plusieurs régions syriennes, pour prêter main forte aux forces gouvernementales dans Lattaquié.
Des milliers de jeunes syriens originaires d’Alep (selon al-Hadath News) sont en train de rejoindre les rangs des forces de défense nationale, supplétifs de l’armée. L’OSDH quant à lui évoque un ralliement des alaouites syriens, sachant qu’ils sont originaire des villages de Lattaquié.
Terrain ailleurs
Dans la province de Damas, les choses bougent dans la Ghouta orientale le dernier fief des miliciens.
Une embuscade dressée par l’armée syrienne a tué un groupe de rebelles dans le fort d’al-Jandal, dans les parages de Khan al-Cheikh. Des groupes d’hommes armés ont été pris pour cible à Douma, Zmelka et Zakieh. 6 miliciens ont péri à Douma et deux autres à Jobar. Ils appartiennent à la milice du Front islamique (pro saoudien), indique al-Hadath news. Selon al-Alam, des yéménites figurent parmi les tués dans la Ghouta. Ils appartiendraient à la milice pro saoudienne Front islamique.
En même temps, les forces régulières syriennes sont en train de nettoyer les quelques régions restantes du Qalamoune, dont Rankous et autre. Dans la région Zabadané, avoisinante du Qalamoune, un anti aérien aux mains des rebelles a été détruit dans un raid de l’aviation syrienne, ainsi qu’un véhicule équipé de mitrailleuses et plusieurs insurgés ont péri.
L'EIIL liquide le Nosra
A Deir Ezzor, les combats fratricides entre les deux frères ennemis de la milice d'al-Qaïda se poursuivent. Ce mercredi, l'agence Asia news a fait état de la liquidation par l'EIIL de 4 importants responsables du Front al-Nosra.
Trois des tués ont été identifiés : Ahmad al-Chamane, le prince de la région de Chahil, Hamad Saïd al-Hajar qui est le responsable des attentats piégées dans cette milice, et Chraji al-Hammad qui est le responsable des secours.