Le roi Abdallah, âgé de 90 ans, a désigné son demi-frère Moqren, 69 ans, comme prochain prince héritier.
Le président américain Barack Obama et le roi Abdallah s'entretenaient vendredi en Arabie saoudite sur les moyens de renforcer "politiquement et militairement" l'opposition syrienne « modérée ».
Obama est arrivé dans l'après-midi dans le royaume, en provenance de Rome, dernière étape de sa tournée européenne, et s'est immédiatement rendu dans la propriété du roi Abdallah près de Ryad.
Depuis sa première visite en 2009 en Arabie, l'un des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient, les relations entre les deux pays --qui remontent à sept décennies- ont connu des soubresauts, Ryad reprochant notamment à Washington son attitude non interventionniste en Syrie et son ouverture vers l'Iran.
Un haut responsable accompagnant le président américain, Benjamin Rhodes, a néanmoins assuré que les relations s'étaient "améliorées depuis l'automne" sur le dossier syrien, notamment en raison d'une meilleure coordination de l'aide à l'opposition.
"Notre relation avec les Saoudiens est plus forte aujourd'hui qu'à l'automne dernier, lorsque nous avions des différences tactiques", a déclaré Rhodes, conseiller adjoint de Sécurité nationale. Il a précisé que les deux pays travaillaient désormais "en coordination étroite" à soutenir l'opposition contre les autorités syriennes.
'Faire contrepoids à Assad'
Les deux hommes discuteront de la façon de "renforcer l'opposition modérée à l'intérieur de la Syrie politiquement et militairement", afin de "faire contrepoids à Assad et aussi d'isoler les groupes extrémistes" en Syrie, a souligné Rhodes.
Il a cependant précisé qu'il n'y aurait pas "d'annonce spécifique sur une aide supplémentaire" aux rebelles. Comme il s'est refusé à confirmer les informations du Washington Post selon lesquelles les Etats-Unis devraient enfin approuver la fourniture par l'Arabie de Manpad (système d'arme sol-air portable) aux insurgés syriens, dont Ryad est l'un des principaux soutiens.
Ryad avait peu apprécié la décision américaine de renoncer cet automne à des frappes sur la Syrie, après un accord avec Damas sur une destruction de son arsenal chimique.
Et le prince héritier d'Arabie saoudite Salmane Ben Abdel Aziz avait accusé mardi la communauté internationale d'avoir "trahi" la rébellion syrienne, en manque d'armes.
Sur un autre plan, Ryad a aussi manifesté son scepticisme face à l'accord intérimaire conclu en novembre 2013 entre les grandes puissances et l'Iran, qui prévoit un gel partiel du programme atomique controversé de la République islamique en échange d'un allègement des sanctions économiques.
- 'Relations étroites' -
"Que l'Arabie saoudite et ses autres partenaires du Golfe sachent que les discussions nucléaires peuvent résoudre une menace à la stabilité régionale", a lancé Rhodes.
Il a néanmoins assuré que l'administration Obama était toujours "préoccupée" par la politique régionale de Téhéran, évoquant notamment son "soutien à Assad, au Hezbollah et ses actions de déstabilisation au Yémen et dans le Golfe".
"Quels que soient nos différends, cela ne change rien au fait qu'il s'agit d'une relation très importante et étroite", avait d'ailleurs souligné récemment le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
La visite d’Obama intervient au moment où le roi Abdallah, âgé de 90 ans, a désigné son demi-frère Moqren, 69 ans, comme prochain prince héritier, ouvrant la voie à son accession au trône.
Amnesty International a exhorté Obama à faire pression pour que Ryad mette fin "à la répression de la liberté d'expression (...), à la discrimination contre les femmes et les minorités, et à toutes les formes de torture" dans ce royaume ultra-conservateur.