C’est ce qu’appréhende le professeur Juan Cole, spécialiste du Moyen Orient et professeur de l’université de Michigan.
C’est ce qu’appréhende le professeur Juan Cole, spécialiste du Moyen Orient et professeur de l'université de Michigan, dans un article intitulé : "l'alliance qui est en phase de se former entre l'Iran et la Russie contre les Etats Unis".
" Le contact téléphonique jeudi dernier entre Poutine et Rouhani devra se comprendre en ce sens. Dans la foulée, le Kremlin a fait publier un communiqué où il a mis l'accent sur une solution à la crise ukrainienne qui prenne en compte les intérêts et la volonté des populations à travers toutes les régions de l'ex union soviétique ... Poutine a dit : les coopérations irano -russes devront avancer très rapidement et en qualité de président de Russie, je ferais tout pour atteindre un tel objectif .
L’Iran se réjouit de l'élargissement du volume des échanges de part et d'autres. Mais Obama s'en tient pour le moment aux menaces et dit vouloir sanctionner la Russie comme il a sanctionné l'Iran.
Cette menace aura une première répercussion : pousser la Russie à explorer et à découvrir les occasions permettant de contourner les sanctions, dont entre autre bien sûr, l'élargissement du commerce avec l'Iran. Il y a aussi un autre domaine de coopération : le nucléaire. La Russie a fabriqué trois réacteurs nucléaires pour l'Iran et les rumeurs disent qu'elle a à l'étude la construction de deux autres réacteurs.
Poutine a fait également allusion au statut de l'Iran à titre d'observateur au sein de l'organisation de coopération de Shanghai (Russie, Chine, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Kazakhstan) tout en plaidant en faveur de la mise en application des décisions récentes prises dans ce cadre à Bichkek. Il semblerait que Poutine ait promis à l'Iran de l'aider dans le cadre de ses pourparlers avec les 5+1 car il a dit que " la Russie ferait tout pour finaliser l'accord nucléaire Iran/Occident”.
En effet si les Six sont convaincus du caractère pacifique du nucléaire iranien, la possibilité qu'un accord nucléaire final soit obtenu existe parfaitement.
Le contact téléphonique Poutine/Rohani a été assez banal. Mais il semblerait qu'il ait contenu l'idée de plusieurs contrats d'échange commercial. En effet les garanties que Moscou donne à Téhéran s'inscrivent dans le cadre d'une alliance qui semble se mettre en place entre la Russie et l'Iran.
Pour récompenser son apathie en Syrie, Obama a agi en Ukraine avec précipitation et de façon immature. Cette attitude a toutes les chances d'ailleurs d'être tempérée si les consultations avec l'Europe se poursuivent.
Les Etats Unis devront naturellement comprendre que la puissante Russie ne peut accepter l'influence de l'Occident et des Américains à son voisinage en Ukraine. Mais au-delà des tensions entre la Russie et l'Occident en Ukraine, les choses peuvent aller de l'avant en sorte que l'Iran aussi en ressente les effets. Il est possible même que les tensions entre l'Europe et les Etats Unis d'une part et la Russie de l'autre finissent par rendre plus rude le froid de l'hiver européen.
Si la crise ukrainienne s’intensifie, l'Iran va sans aucun doute sortir de la liste des Etats-cibles des pressions occidentales. Il y a un autre risque : l'impossibilité à mettre à exécution les sanctions anti russes portera sans doute le plus grand préjudice au régime des sanctions anti iraniennes. Bref Poutine se met en ordre de bataille. Sa guerre contre l'Ukraine n'est pas fini et l'homme fort du Kremlin entend réunir le plus grand nombre d'alliés .