C’est ce qu’a annoncé le commandement des Troupes balistiques stratégiques russes.

Le commandement des Troupes balistiques stratégiques russes (RVSN) a annoncé son intention de mettre en service de nouveaux complexes de missiles nucléaires, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le calendrier détaillé de leur livraison aux garnisons stratégiques est confidentiel. Mais les généraux ont tout de même partagé certaines informations avec la presse. Le réarmement en complexes mobiles Iars se poursuivra dans les divisions de Taguil et de Novossibirsk.

Deux régiments de Taguil et un régiment de Novossibirsk en seront dotés. Dans le même temps, un des régiments de la division de Kozelsk recevra de nouveaux complexes stationnaires.

Les militaires sont très optimistes en ce qui concerne le missile Iars. Elaboré sur base du Topol, sa puissance est largement supérieure. La charge utile du RS-24 Iars (code Otan SS-X-29) dépasse celle du RS-12 Topol de plus de 20%.

Bien que le Iars ne transporte plus une, mais 3-4 ogives nucléaires, les ingénieurs ont réussi à conserver la portée du nouveau missile stratégique, supérieure à 10.000 km.

De plus, selon les experts, les technologies de pointe utilisées pour sa conception garantissent que le missile sera en mesure de percer n'importe quel bouclier antimissile.

Le complexe Iars de série est implanté de façon massive dans les forces armées ces dernières années. Dans la division de Novossibirsk des RVSN, ce processus a été précédé d'essais autonomes des vecteurs et des véhicules logistiques – ils ont été mis en service en mode de test en décembre 2013.

La nouvelle arme stratégique nécessite l'élaboration de nouvelles méthodes en vue de son utilisation, ainsi que la conception de systèmes fiables visant à protéger les complexes nucléaires. Le ministère de la Défense et l'état-major des RVSN planchent activement sur cette tâche.

Les généraux évaluent la capacité opérationnelle des régiments et des divisions balistiques en se basant sur les résultats des vérifications inopinées, dont le nombre a doublé en un an au sein des Troupes balistiques stratégiques.

A l'heure actuelle, les RVSN comptent près de 400 vecteurs portant des missiles intercontinentaux. Leur augmentation quantitative est limitée par les engagements internationaux de la Russie.

C'est la raison pour laquelle le développement de la composante terrestre de la triade nucléaire russe suit deux axes. La première passe par la modernisation des missiles mobiles et à silo déjà en service. La seconde passe par le développement d'un nouvel arsenal stratégique. Les militaires affirment que d'ici 2018-2020, les RVSN recevront une toute nouvelle arme.

Il est très certainement question du complexe stationnaire Sarmat armé d'un missile intercontinental lourd. Le développement de ce projet est assuré via la coopération d'entreprises industrielles sous la direction du Centre balistique Makeev.

La conception devrait s'achever d'ici 5 à 6 ans. D'après Viktor Essine, ancien commandant de l'état-major des RVSN, le Sarmat remplacera le complexe RS-20V Voevoda actuellement en service.

De son côté, l'ex-commandant du 4e Centre national de recherche du ministère de la Défense, le général Vladimir Vassilenko, a déclaré que le nouveau missile intercontinental lourd à silo permettrait de faire parvenir les ogives vers leur cible via une trajectoire énergétiquement optimale avec des angles d'approche prononcés, mais également de frapper depuis différentes direction, y compris via le Pôle sud.

Ria Novosti