22-11-2024 10:25 AM Jerusalem Timing

MH370: l’enquête au sol piétine, mince espoir en mer

MH370: l’enquête au sol piétine, mince espoir en mer

une sonde de 35 kilos (Towed Pinger Locator) attachée au bout d’un câble a été envoyée pour capter les émissions acoustiques des boîtes noires

La transcription des dernières communications avec le vol MH370 n'a rien révélé d'"anormal" qui permette d'expliquer sa disparition, a annoncé mardi la Malaisie tandis que l'espoir s'amenuise dans l'océan Indien de retrouver les boîtes noires à temps.
   
Un bâtiment de la Marine australienne, l'Ocean Shield, a quitté Perth (ouest de l'Australie) lundi soir en emportant une sonde de 35 kilos (Towed Pinger Locator) attachée au bout d'un câble pour capter les émissions acoustiques des boîtes noires.
   
Le navire devrait mettre jusqu'à trois jours pour atteindre la zone où ont été repérés de possibles débris de l'avion, soit quasiment à expiration de la durée théorique (30 jours) d'émission des boîtes noires du Boeing 777 de Malaysia Airlines disparu le 8 mars avec 239 personnes à bord.
   
"Il nous reste environ une semaine, mais la durée de vie de la batterie (des boîtes noires) dépend de la température de l'eau, de la profondeur et de la pression", a souligné le ministre australien de la Défense, David Johnston.
   

Les recherches s'étendent sur une immense aire marine de 319.000 km2 (la surface de la Norvège) et même si un périmètre plus réduit est établi pour le sonar américain, celui-ci doit être tracté à 5 km/h pour qu'il puisse détecter des signaux.
   
Comparaison est souvent faite avec le vol 447 d'Air France qui avait disparu au-dessus de l'Atlantique en juin 2009.
Les enquêteurs savaient alors où chercher et des morceaux de l'appareil avaient été retrouvés cinq jours plus tard. Mais il avait fallu 23 mois pour retrouver les boîtes noires et en savoir plus sur le drame qui avait coûté la vie à 228 personnes.
   
Dans le cas du vol MH370, aucun débri repéré par satellite n'a encore été identifié comme provenant du Boeing.
Des objets flottants récupérés ces derniers jours dans les zones ciblées se sont avérés être du matériel de pêche ou de simples déchets.
   
   - Rien d'anormal dans le cockpit -
   
L'ancien chef de l'armée de l'Air australienne, qui coordonne les recherches depuis Perth, s'est lui aussi montré très prudent quant aux chances de l'enquête d'aboutir, ou d'aboutir rapidement.
   
"Le point de départ d'une opération de recherche et de secours est la dernière position connue du véhicule ou de l'aéronef. Dans ce cas particulier, la dernière position connue est loin, très loin de l'endroit où l'aéronef semble avoir disparu", a indiqué Angus Houston.
   
Le 8 mars, le vol MH370 parti de Kuala Lumpur pour Pékin a, pour une raison inconnue, dévié de son plan de vol et mis cap sur l'ouest, survolant la Malaisie péninsulaire, vers le détroit de Malacca. Les radars l'ont perdu à ce moment-là.
   
La Malaisie a officiellement annoncé le 25 mars qu'il avait "fini dans le sud de l'océan Indien" sans qu'aucun élément matériel n'ait confirmé ce scénario établi par des spécialistes internationaux.
   
La zone d'exploration a été modifiée en fin de semaine dernière, après de nouveaux calculs sur la trajectoire de l'avion qui aurait volé plus rapidement que prévu et donc consommé plus de carburant.
   
Par ailleurs l'étude des dernières communications entre le cockpit et le contrôle aérien n'a rien révélé d'"anormal", a annoncé le ministre malaisien des Transports, Hishammuddin Hussein.
   
Publiée dans son intégralité pour la première fois, la transcription des 54 minutes d'échanges lapidaires et techniques se conclut par la réponse du cockpit au contrôle aérien malaisien lui annonçant qu'il doit désormais contacter les contrôleurs vietnamiens.
 "Bonne nuit, Malaysia trois sept zéro", dit le pilote ou le copilote à 01H19, 38 minutes après son décollage de Kuala Lumpur et peu de temps avant sa disparition des radars.
   
La dernière conversation du cockpit avec le sol a nourri maintes spéculations en raison de la version initialement présentée par les autorités et modifiée depuis. Selon cette version, les derniers mots reçus de l'avion avaient été "D'accord, bonne nuit" ou "Eh bien, bonne nuit".
   
Cette formulation jugée peu habituelle dans l'aviation avait jeté le soupçon sur le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, et son copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans, dans l'hypothèse d'un déroutement volontaire de l'appareil.