11-03-2025 09:40 PM Jerusalem Timing

Pollard, l’espion devenu icône d’"Israël", bientôt libéré

Pollard, l’espion devenu icône d’

L’agent israélo-américain est emprisonné aux Etats-Unis depuis 29 ans.

Jonathan Pollard, un espion emprisonné aux Etats-Unis dont « Israël » réclame la grâce, pourrait devenir un pion majeur dans le marchandage qui entoure les efforts du secrétaire d'Etat américain John Kerry pour poursuivre les négociations israélo-palestiniennes.

Le président américain Barack Obama a toutefois fait savoir mardi qu'il ne s'était pas encore décidé sur le sort de l'agent israélo-américain.

"Le président n'a pris aucune décision concernant la libération de Jonathan Pollard", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.

Mais selon une source proche du dossier, la libération de M. Pollard est sur la table.

Sous couvert d'anonymat, cette source a précisé à l'AFP qu'un accord comprendrait la libération d'ici deux semaines de Jonathan Pollard, emprisonné aux Etats-Unis depuis 29 ans.

L'espion pourrait être relâché avant la Pâque juive, à la mi-avril, en échange de 26 prisonniers palestiniens par « Israël » et la prolongation des négociations israélo-palestiniennes.

Condamné à la prison à perpétuité

Pollard, condamné en 1987 à la prison à perpétuité par la justice américaine pour espionnage au profit d' « Israël », est devenu une icône de la droite et d’une grande partie de la société sioniste.

Ancien expert de la marine américaine, âgé aujourd'hui de 59 ans, Pollard a transmis à « Israël » des milliers de documents secrets sur les activités du renseignement américain dans le monde arabe.

Il avait été refoulé de l'ambassade d' « Israël » à Washington juste avant son arrestation en 1985, mais a obtenu la nationalité israélienne 10 ans plus tard, et a été en 1998 officiellement reconnu par l’entité sioniste comme un agent israélien.

A l'époque il avait déjà été question d'une libération en échange de l'élargissement de prisonniers palestiniens. Mais l'accord entre M. Netanyahu, qui effectuait alors son premier mandat, et le chef palestinien Yasser Arafat n'avait pas abouti.

Et selon la presse, le directeur de la CIA de l'époque, George Tenet, avait menacé de démissionner en cas de grâce de Pollard.

 Nucléaire arabe et pakistanais

 Ce dossier entache depuis bientôt 20 ans les relations israélo-américaines.

L'arrestation de Jonathan Pollard avait déclenché une crise qui ne s'était résolue qu'avec la promesse des Israéliens de mettre un terme à toutes leurs activités d'espionnage sur le sol américain.

Selon des documents de la CIA déclassifiés en 2012, l'espion, au comportement excentrique et noyé sous les dettes, avait pour mission d'obtenir des informations sur différents programmes nucléaires arabes et pakistanais.

Ses informations auraient aussi aidé « Israël » à bombarder en 1985 le QG de l'Organisation de Libération de la Palestine, alors exilée en Tunisie, et à assassiner le numéro deux de l'OLP, Abou Jihad, à Tunis en 1988.