Le spectre d’un scénario chimique, comme la dernière fois. Un demi million de dollars pour le front al-Nosra. La visite de Jarba suspectée. Et la magie se retourne contre les kamikazes.

Le représentant de la Syrie aux Nations Unies Bachar Jaafari a mis en garde que certains groupuscules rebelles planifient pour une attaque chimique dans le quartier de Jobar dans la Ghouta orientale à l’est de Damas pour en accuser les forces gouvernementales.

Dans un entretien avec la chaine de télévision russe Russia Today, Jaafari a indiqué avoir dépêché deux messages identiques au secrétaire général des Nations Unies et au Conseil de sécurité leur signalant que les autorités syriennes ont intercepté un contact par talkie-walkie  entre des miliciens armés et dans lequel il est question de distribuer des masques à gaz.

Le diplomate syrien assure que dans la conversation un des terroristes s’appelant Abou Jihad évoque le recours à des gaz chimiques dans la région de Jobar et demande à ses collègues de préparer les masques protecteurs.

Rappelant que le front al-Nosra a posté une vidéo sur You Tube le 23 mars dernier dans laquelle il filme les différentes étapes de préparation d’un véhicule transportant 7 tonnes de TNT et de C4 , ainsi qu’une voiture transportant des produits explosifs et destinée à exploser au barrage Soukkar dans la province de Damas, le diplomate syrien signale que cette position de l’armée syrienne protège un dépôt qui renferme des produits chimiques.

Jaafari a également demandé à la Communauté internationale de faire pression sur le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie pour cesser de financer les miliciens armés.

 

Des dollars au front al-Nosra

Cette demande intervient au moment où des sources de l’opposition syrienne armée ont déclaré avoir envoyé la somme d’un demi-million de dollars aux miliciens qui combattent dans la région de Lattaquié, où ils ont déclenché une bataille baptisée al-Anfal depuis le dimanche 23 mars.

C’est précisément la conseiller du président du présumé gouvernement provisoire, Mohammad Sarmini, qui a indiqué ceci pour l’agence de presse turque l’Anatolie. Sachant que dans cette bataille combattent les miliciens du front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie et le Front islamique, coalition de milices wahhabites soutenue par l’Arabie saoudite.

« Près de 4.000 combattants participent à la bataille sur le front du littoral, dont la moitié sont des factions islamiques et l’autre comprend l’Armée syrienne libre », a dit Sarmini qui a dit avoir visité samedi dernier la localité de Kassab, occupée par les miliciens depuis 10 jours.

«  Le régime a évacué la plupart des habitants de la ville avant qu’elle ne soit conquise par l’ASL et il ne reste plus que les vieux qui sont des Arméniens et ils sont sous la protection de l’ASL, ainsi que les églises et les mosquées », a-t-il ajouté.

Mardi, un responsable arménien a rendu compte de l’enlèvement de 22 arméniens, dont 11 sont portés disparus, alors que le président tchétchène Kadirov a indiqué que près de 100 Arméniens ont été tués.

 

Encore de mensonges

 

Les propos de Sarmini ont été démentis par le correspondant de journal al-Akhbar en Syrie, et selon lequel il n’y a pas d’ASL à Kassab et elle ne participe même pas à la bataille du littoral.  Selon le reporter,  contrairement aux allégations des responsables de la coalition syrienne, la plupart des Arméniens ont fui vers la ville de Lattaquié et le gouvernorat d’Alep, durant l’attaque contre leur agglomération. Il a également démenti les allégations du chef de la coalition Mohammad al-Jarba qui a dit s’être rendu aux deux montagnes des Turcomans et des kurdes et autres points dans cette région.   

Dans cette région, la bataille fait rage. Pour la énième fois, l’armée syrienne s’est retirée de la colline de l’observatoire 45 qu’elle avait reprise mardi, mais la conserve quand même, grâce à un déluge de feu qui empêche les miliciens de la conquérir. Alors que le pilonnage se poursuit sur la montagne al-Nisr, les forces régulières sont parvenues  à s’emparer de la colline Tchalma qui surplombe la localité de Kassab.

 

Ghouta orientale: 40 miliciens tués

Dans la province de Damas, la bataille bat son plein dans la Ghouta orientale et plus précisément dans le quartier Jobar, où les autorités appréhendent une attaque chimique causée par les rebelles pour en accuser les autorités syriennes.
Rappelant ce qui s’était passé le printemps dernier, lorsque des produits chimiques meurtriers ont été largués sur la Ghouta orientale, alors que les forces gouvernementales y réalisaient des avancées importantes, et  au lendemain de l'arrivée  d'une délégation d'experts chimiques de l'ONU en Syrie.
Ces derniers jours, 40 miliciens ont trouvé la mort dans les accrochages avec les militaires réguliers, à Mliha, Deir Assafir, Eïn Tarma, Douma et autres.

Non loin de la Ghouta, il est question d’une avancée importante de l’armée régulière dans la cité industrielle de Adra, à l'est de Damas et qui avait été conquise par les miliciens depuis plusieurs mois.

Par ailleurs, un expert en explosifs connu sous le pseudonyme Abou Hicham le Palestinien a été tué. Connu pour son implication dans la préparation des voitures piégées déposées dans la capitale syrienne, il a été abattu dans un assaut lancé contre sa voiture, dans la vallée de Barada dans la province de Damas, selon des sources militaires citées par le site d’info al-Hadath-News.

 

2 miliciens libyens tués

 

Alors qu’à Deir Ezzor, le groupuscule libyen œuvrant en Syrie sous la bannière de la milice désavouée d’Al-Qaïda, l’EIIL, et connu sous le nom « Brigade al-Batar » a annoncé la mort de deux de ses membres. Sans préciser comment ni la partie qui les a tués, il s’est contenté de signaler qu’ils ont été tués dans des accrochages violents. Sachant que dans cette région s’affrontent les frères ennemis d’Al-Qaïda, le front al-Nosra et l’EIIL.

Durant les deux dernier jours, quelques 60 miliciens de l’EIIL, du front al-Nosra et de l’ASL ont été tués dans des batailles qu’ils se sont livrés dans le gouvernorat voisinant de Hassaké, au nord de la Syrie.

 

Des kamikazes pris par leur ceinture

Comme si la magie se retourne contre le magicien,

une vidéo postée sur You Tube a filmé l’explosion d’une ceinture d’explosifs déposée au milieu de kamikazes qui fredonnaient un chant vantant les opérations suicides.

Selon al-Hadateh News, c’est l’un des membres qui a actionné la ceinture involontairement.