La Terre est "la planète qui a mis le plus longtemps pour se former dans notre Système solaire"
Quel âge a la Lune? Une équipe internationale de planétologues date sa formation à 95 millions d'années après le début du Système solaire, sur la base d'une nouvelle "horloge" décrite mercredi dans la revue Nature.
Le système solaire s'est formé il y a 4,56 milliards d'années. Selon le modèle aujourd'hui couramment admis, la Lune est née lorsque la Terre, elle-même à peine formée, a subi une collision massive avec une autre planète de la taille de Mars. Les débris éjectés par la collision se sont ré-accumulés pour former la Lune. L’impact a aussi provoqué le démarrage du dernier acte de la formation du noyau de la Terre.
Plusieurs dates ont été précédemment proposées pour cet événement, à partir des mesures d'isotopes radioactifs: certains suggèrent qu'il a pu survenir autour de 30 millions d'années seulement après la naissance du Système solaire, d'autres le situent plus tard, 50 voire 100 millions d'années après la naissance du Système solaire.
Une équipe de planétologues français, allemands et américains, menée par Seth Jacobson et Alessandro Morbidelli, de l'Observatoire de la Côte d'Azur (Nice, France), a utilisé une autre méthode pour tenter de déterminer l'âge de la Lune, basée sur des simulations numériques et la composition chimique du manteau de la Terre.
Les planétologues ont découvert "une relation entre le temps auquel la collision formant la Lune s'est produite et la quantité de matériau que la Terre a acquise après cette collision géante", explique l'Observatoire dans un communiqué.
Cette relation est "une véritable horloge pour dater l'événement conduisant à la formation de la Lune", ajoute-t-il.
Cette nouvelle horloge date la Lune à 95 millions d'années (+ ou - 32 millions d'années) après le début du Système solaire, excluant l'hypothèse d'une formation précoce.
Elle confirme aussi que la Terre est "la planète qui a mis le plus longtemps pour se former dans notre Système solaire", a souligné Alessandro Morbidelli dans un échange de mails avec l'AFP.