La bataille de la Ghouta orientale lancée. L’armée investit Mliha. Assaad dément Jarba. 6ème réconcilaition à Hajar Assouad. Et Crucifixion à Raqqa.
L’un des plus importants « jihadistes » d’Al-Qaïda dans le monde, trois autres importants chefs de milices ainsi qu’un prédicateur koweitien ont péri ces derniers jours en Syrie.
La Marocain
Selon l’agence Asia News, le marocain Ibrahim Ben Chakroune, connu sous le sobriquet Abou Ahmad al-Maghribi, et commandant la brigade Cham al-Islam, a succombé ce jeudi, après avoir été blessé grièvement durant la bataille de Kassab, lancée par les rebelles depuis plus de dix jours en direction du littoral syrien.
Ayant combattu en Afghanistan dans les rangs d’Al-Qaïda, il a été fait prisonnier par les forces d’occupation américaines en 2001 et emprisonné à Guantanamo pendant trois ans. Expulsé vers son pays, il a écopé six années de prison puis a été relâché de nouveau pour venir directement en compagnie d’une vingtaine de ses compatriotes en Syrie. Sa milice qui compte principalement des éléments marocains et aussi des libyens est célèbre dans la région syrienne de Lattaquié où elle s’est implantée pour avoir commis des massacres contre les habitants des différentes communautés syriennes, dont des alaouites. L’un de ses parrains n’est autre que le prédicateur wahhabite saoudien Abdel Kader al-Muhaïsini qui est également son pourvoyeur de fond.
Son mouvement préconise le jihad non seulement contre les impies mais conte les égarés aussi, c’est-à-dire les adeptes d’idéologies communiste, socialiste, nationaliste, laïc, et libérale aussi.
Un Libyen
Le deuxième chef de milice tué est aussi un gros poisson d’Al-Qaïda. Abou Anas le Libyen, (qui n’a rien à voir avec son compatriote Abou Anas le libyen aussi et qui vient d’été arrêté par les Américains).
Il dirigeait la Brigade al-Battar, formée exclusivement de miliciens libyens et combattant dans le cadre de la milice désavouée d’Al-Qaïda, l’Etat Islamique en Irak et au Levant. Il est mort dans les combats fratricides que mène cette milice contre ses anciens frères d’armes du Front al-Nosra dans le gouvernorat de Hassaké, au nord de la Syrie. Sa mort avait été annoncée mercredi, avec celle d’un autre milicien libyen. Il est question de plusieurs dizaines de tués dans les rangs des deux groupuscules qui se livrent un combat sans merci dans les régions du nord de la Syrie, notamment à Raqqa, Hassaké, Alep et Deir Ezzor.
Un tchétchène
Le troisième chef de milice tué est un tchétchène, connu sous l’appellation Mouhannad le tchétchène. Il était le bras droit du prince de Jaïch al-Mouhajirines (« Armée des immigrants », en allusion aux premiers musulmans contemporains du prophète Mohammad et qui ont quitté la Mecque vers la Médine sous la pression des impies).
Il a succombé dans un pilonnage de sa position par l’armée gouvernementale à Alep.
Et un Syrien
Et c’est enfin un Syrien qui est le dernier chef de milice tué ces derniers jours. Abou Oussama al-Bitar qui était le commandant général de la brigade Fajr al-Tawhid (Eveil de l’unification) a succombé dans des accrochages avec l’armée dans la région du Qalamoune dans la province de Damas.
Il est également question d’un célèbre prédicateur, un koweitien qui a été tué, Hajjaj al-Ajami, abattu à Kassab.
Bataille difficile
Sachant que dans la région du littoral de Lattaquié, la bataille fait toujours rage.
Mercredi, l’armée syrienne a repris la colline de l’observatoire 45 qui surplombe la localité de Kassab occupée par les rebelles avec l’aide de la Turquie. Apres l’avoir évacuée mardi, elle l’a réinvestie à l’aide de ses chars. Selon le site d’information syrien Syrian Documents, les accrochages les plus violents ont lieu dans la montagne de Turcomans.
La bataille s’annonce difficile pour les deux protagonistes. Selon une source militaire gouvernementale, citée par le journal libanais al-Akhbar, le flux en grands nombres de miliciens des différentes nationalités via l’aéroport turc d’Antioche ne connait pas de répit. Quant au soi-disant ministre de la défense du présumé gouvernement provisoire de l’opposition armée, Assaad Moustafa, il a assuré pour Asia News que cette bataille nécessite pour être tranchée en faveur de l’insurrection de 300 antiaériens et anti chars !
Assaad dément Jarba
Interrogé la chute de cette position stratégique entre les mains de l’armée syrienne, le fondateur de l’Armée Syrienne Libre (ASL) l’officier déserteur Riad al-Assaad l’a attribué au bombardement violent effectué par le pouvoir qui selon lui mène la politique de la terre brûlée.
Assaad qui a été amputé de sa jambe dans un attentat piégé dans sa voiture, quelques jours après avoir critiqué les dirigeants politiques de l’opposition armée a également exprimé ses doutes quant aux allégations du chef de la coalition syrienne Ahmad al-Jarba d’avoir visité cette région en feu et en flamme. Selon lui, Jarba n’est pas entré à Kassab mais a visité certaines positions contrôlées par les brigades de l’Etat-major. Il a nié les informations selon lesquelles les factions de l’Etat-major, en l’occurrence l’ASL aient participe à la bataille. Des sources militaires syriennes assurent que ce sont les milices du front al-Nosra (Al-Qaida) en collaboration avec celle du Front islamique (pro saoudien) qui y participent.
« La visite de Jarba n’est qu’une visite d’exploration des positions des révolutionnaires parce qu’il travaille pour le compte des services des renseignements étrangers. Ce sont les Etats qui ont désigné Jarba et non le peuple syrien qui ne veut ni de lui ni de sa coalition », a dit Assaad pour l’agence Asia News.
Ghouta orientale : Mliha tombe
Dans la Ghouta orientale à l’est de la capitale, et dans ce qui semble être le début de la libération de cette région où se trouve le fief du front al-Nosra, l’armée syrienne est parvenue ce jeudi à investir la totalité du quartier de Mliha.
Selon le site syrien Al-Hadath News, plusieurs dizaines de miliciens du front al-Nosra ont été tués ou ont pris la fuite. Un nombre importants de leurs chefs ont péri dans un pilonnage de leur quartier général.
Les miliciens ont répliqué à l’assaut en pilonnant les quartiers résidentiels dans la province de Damas, tuant 6 enfants et blessant plusieurs civils dans la chute de 6 obus se sont abattus sur la localité de Dukhaniyyé.
Une 6ème réconciliation
En même temps, un nouveau quartier de la capitale est sur le chemin de la réconciliation entre les rebelles et l’armée. Suivant le pas à Bebella, Barzé, Beit Saham, Yelda, Maadamiyyé et autre, un millier de miliciens de Hajar Assouad situé au sud de Damas (non loin du mausolée de Sayeda Zainab) devraient rendre les armes la semaine prochaine.
EIIL : loi de crucifixion
Alors que le gouvernorat de Raqqa, soumis au diktat de l’EIIL, un nouveau supplice de la terreur est entré en vigueur : la crucifixion. Elle a été mise à exécution depuis deux semaines contre Mahmoud Charbatli , accusé « d’avoir tué un musulman pour le voler ».
Il s’est avéré qu’il appartient à Ahrar al-Cham, milice wahhabite faisant partie de la coalition pro saoudienne Front islamique. Cette dernière a perdu un bon nombre de ses hommes dans ses combats contre l’EIIL