La famille de la victime a demandé sept millions de riyals (1,9 de dollars).
Le gouvernement indonésien a accepté de payer 1,9 million de dollars pour empêcher l'exécution, prévue dans les prochains jours, d'une employée de maison indonésienne condamnée à mort pour le meurtre de sa patronne en Arabie Saoudite, a annoncé jeudi le ministre indonésien de la Sécurité Djoko Suyanto.
Satinah Binti Jumadi Ahmad avait été condamnée à mort en 2011 pour le meurtre de l'épouse de son employeur et le vol d'argent. Elle devait être décapitée dans les prochains jours, une affaire qui a provoqué une forte mobilisation médiatique en Indonésie.
Conformément à la loi en vigueur en Arabie Saoudite, la famille de la victime peut demander de l'argent en échange de l'exécution de l'auteur du crime.
La famille de la victime a demandé sept millions de riyals (1,9 de dollars), mais les contributions d'entrepreneurs et d'une organisation regroupant les agences qui envoient des employés indonésiens à l'étranger n'ont permis de recueillir que quatre millions sur les sept exigés.
Le ministre a indiqué que le gouvernement avait accepté de verser les trois millions de riyals (1,9 million de dollars) manquants.
"Nous avons décidé" d'accepter la demande de la famille", a-t-il déclaré à la presse à Jakarta.
"Cela permettra de sauver Satinah de la peine capitale", a-t-il souligné. La famille avait initialement demandé 15 millions de riyals, mais a accepté de revoir cette somme à la baisse, a-t-il expliqué.
Le gouvernement indonésien a livré une longue bataille pour tenter de sauver l'employée de maison et réussi à faire reporter son exécution à cinq reprises.
Les relations entre les deux pays s'étaient déjà tendues après la décapitation d'une domestique indonésienne reconnue coupable d'avoir tué sa patronne, une exécution qui avait suscité la colère des autorités indonésiennes qui n'avaient pas été prévenues au préalable. L'Indonésie avait décidé un moratoire sur l'envoi d'employées de maison en Arabie Saoudite.
Les deux pays ont néanmoins signé en février un accord destiné à mieux protéger les droits des employés de maison dans le royaume.
Environ un million d'employées de maison indonésiennes travaillent en Arabie Saoudite.
Les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent l'exploitation des employées de maison, la plupart asiatiques, dans les monarchies du Golfe.