Selon AP, le réseau visait à attirer des abonnés via des informations sur la météo et le sport, et à passer ensuite à des contenus plus politiques.
Les Etats-Unis ont reconnu jeudi avoir créé un réseau social à Cuba sous prétexte d’apporter l’aide à la société civile, mais nié qu'il ait été "clandestin" et servi à attiser le mécontentement contre les dirigeants Cubains.
Ce réseau social dans l'esprit de Twitter a fonctionné pendant deux ans, selon Associated Press qui a révélé son existence, financée selon elle via des société écrans et par des banques étrangères et géré par l'USAID, agence fédérale d'aide au développement dépendant du département d'Etat.
Un porte-parole de l'USAID, Matt Herrick, a affirmé que ce projet entrait dans le cadre de la mission de son agence.
"La politique américaine consiste depuis longtemps à aider les Cubains à améliorer leur capacité à communiquer ensemble et avec le monde extérieur", a-t-il dit.
Le projet "visait à créer une plateforme pour que les Cubains puissent parler librement entre eux, un point c'est tout", a poursuivi M. Herrick dans un communiqué.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a lui aussi déclaré que le projet de réseau social correspondait à la mission de l'USAID.
Ce programme était légal, n'entrait pas dans le cadre des opérations clandestines, selon Carney.
Il a toutefois concédé que ce projet avait été appliqué "de façon discrète pour protéger les participants" de représailles gouvernementales éventuelles.
"Mais cela n'en fait pas (un programme) clandestin. L'USAID est une agence de développement, pas une agence de renseignement", a-t-il répété.
Selon AP, le réseau visait à attirer des abonnés via des informations sur la météo et le sport, et à passer ensuite à des contenus plus politiques.
Le sénateur Patrick Leahy, chef de la commission des Affaires judiciaires et qui a autorité sur les opérations à l'étranger, a de son côté affirmé qu'il n'était pas au courant d'une telle opération à Cuba.
"Si je l'avais été, j'aurais demandé +au nom du ciel, qu'est-ce qui vous prend?+ C'est idiot, idiot, idiot", a-t-il ajouté à l'antenne de la télévision MSNBC. "Ce n'est pas le genre de programme dans lequel l'USAID devrait être impliqué", a insisté M. Leahy en remarquant que l'administrateur de l'agence, Rajiv Shah, devrait en répondre devant une sous-commission du Congrès mardi prochain.