"Israël" s’était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d’Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.
L'annulation par « Israël » de la libération d'un dernier contingent de prisonniers conformément à un accord précédent conclu en juillet montre que "les conditions de toutes futures négociations doivent changer radicalement", a déclaré jeudi à l'AFP un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo.
"Nous ne sommes pas surpris par la décision israélienne d'annuler la libération des prisonniers d'avant les accords d'Oslo de 1993. Israël a l'habitude de se dérober aux accords et ententes qu'il a signés", a affirmé M. Abed Rabbo, secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP.
"C'est la raison pour laquelle les conditions de toutes futures négociations doivent changer radicalement", a-t-il affirmé, dénonçant une "politique constante de chantage et de pressions".
"Israël veut des négociations sans sérieux et sans base pour gagner du temps afin d'augmenter et étendre la colonisation", a accusé le dirigeant palestinien.
Lors d'une rencontre qui a duré jusqu'à l'aube de jeudi entre négociateurs en présence des médiateurs américains, la chef de la délégation israélienne Tzipi Livni a informé son homologue palestinien Saëb Erakat que la libération d'un quatrième contingent de prisonniers, prévue le 29 mars mais reportée, était désormais annulée.
Une source proche des discussions a précisé que Livni avait justifié l'annulation des libérations par les demandes d'adhésion à 15 accords et traités internationaux signées mardi soir par le président palestinien Mahmoud Abbas, alors que, selon ses prétentions, le gouvernement israélien s'apprêtait à honorer son engagement.
Les dirigeants palestiniens avaient au contraire fait valoir que le non-respect de la date fixée et l'exigence supplémentaire d' « Israël » d'une prolongation des pourparlers au-delà de l'échéance du 29 avril pour relâcher ces prisonniers les déliaient de leur obligation de s'abstenir de démarches auprès de la communauté internationale.
Selon l'accord conclu en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, « Israël » s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.
"Israël" s'apprête à sanctionner les Palestiniens
Dans ce contexte, les médias israéliens ont rapporté qu’ « Israël » s'apprête à prendre une série de sanctions contre les Palestiniens à la suite de leurs démarches auprès d'instances internationales, en pleine crise du processus de paix.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la guerre Moshé Yaalon ont demandé dès mercredi au chef de l'administration militaire qui gère les Territoires palestiniens occupés, le général Yoav Mordechaï, de proposer une série de mesures punitives contre les Palestiniens, a précisé le quotidien Haaretz.
Selon un responsable israélien cité par Haaretz, les autorités d’occupation israéliennes ont l'intention de geler l'autorisation accordée à l'opérateur de téléphonie mobile palestinien Wataniya de développer son réseau d'infrastructures dans la bande de Gaza.
Elles devraient également restreindre les activités des Palestiniens dans la zone C de la Cisjordanie occupée, où sont implantées des colonies et où l’entité sioniste exerce un plein contrôle civil et militaire, selon les médias.
Israël est prêt en outre à geler à nouveau le transfert de taxes collectées par « Israël » au profit de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, a-t-on ajouté. Cette sanction avait déjà été adoptée en décembre 2012 après l'octroi par l'ONU du statut d'Etat membre observateur à la Palestine.
La Knesset, le Parlement israélien, doit se réunir lundi en séance plénière pour débattre de cette question.