Pourtant, il est soutenu par l’Occident, l’Arabie saoudite et la Coalition....L’armée syrienne surprend ses ennemis: elle se trouve sur plusieurs fronts.
Un chef de milice syrien soutenu par les occidentaux, l'Arabie saoudite et la Coalition syrienne a dit tout haut ce que ses hommes font sur le terrain, sans s’en cacher d’ailleurs : combattre mains dans la mains avec Al-Qaïda.
« Nous ne combattrons pas contre Al-Qaïda en Syrie et admettons ouvertement de lutter côte à côte avec elle » a dit Jamal Maarouf , le chef du Front révolutionnaire syrien (FRS) pour le journal britannique The Independant dans un entretien qui a eu lieu dans une maison dans la ville turque frontalière d’Antioche.
Assurant que « la lutte contre Al-Qaïda n’est pas notre problème », il a indiqué que les rebelles armés syriens combattent aux cotés des miliciens du front al-Nosra, milice mandatée par Al-Qaïda pour combattre en Syrie.
« Quand leurs éléments nous demandent des armes, nous leur en donnons... Je le dis clairement, nous ne combattons pas le front al-Nosra en Syrie. Leur problème si situe en dehors de la Syrie et non en Syrie », a-t-il expliqué, confirmant toutefois que sa milice combat l’Etat Islamique en Irak et au Levant, la milice désavouée d’Al-Qaïda.
Selon The Independant, la FRS a reçu l’aide des Occidentaux pour déloger cette dernière des régions du nord syrien. Pour sa part Maarouf reconnait avoir reçu une seule fois des Américains la somme de 250.000$ pour payer ses hommes, et a reçu l’autorisation de disposer d’une cellule d’opération en Jordanie. Quant au reste, il s’agit de « promesses d’aide », signale-t-il. Selon lui, le front al-Nosra est apprécié pour les capacités combatives de ses éléments.
Un conseiller de Maarouf, Ala’ al-Cheikh installé en Arabie Saoudite dit que sa milice préfère obtenir le soutien de Riad à celui des Américains, pour ne pas être taxé de « laquais des Américains », comme ce fut les cas des milices qui combattent Al-Qaïda en Irak, en allusion aux Sahwas.
De plus, la FRS entretient des liens très étroits avec la Coalition syrienne de l’opposition et de la révolution. Le chef de cette dernière, Ahmad al-Jarba a en personne visité ses positions sur la ligne de front le février dernier. Et en échange, Maarouf est l’un des rares chefs de milices qui s’est rendu à Genève -2-, pour accorder à la Coalition une légitimité qui lui fait défaut au sein des milices sur le terrain.
L’armée sur plusieurs fronts
Sur le terrain, force est de constater que l’armée syrienne œuvre sur plusieurs fronts en même temps. ce qui ne va pas sans surprendre les miliciens eux-mêmes qui s’attendaient à ce que l’éclatement des hostilités dans le littoral absorbe toutes ses capacités militaires.
Elle est qu’elle est parvenue relativement à freiner l’avancée des miliciens soutenus par la Turquie dans le littoral, en reprenant la colline de l’observatoire 45. Ce vendredi, il y est question de la mort de l’un de ses chefs de milices, un Égyptien. Ahmad Mouzayyen, connu sous le sobriquet Abou Safiyyé al-Masri, il combattait dans les rangs de la milice Cham al-Islam qui compte dans sa majeure partie des miliciens marocains et libyens. Au début de la semaine, c’est le fondateur de ce groupuscule d’Al-Qaïda, Ben Chakroune qui avait été abattu dans des combats autour de la colline de l'Observatoire 45.
Parallèlement au littoral, l’armée syrienne elle a déclenché l’assaut contre les positions rebelles dans la Ghouta orientale à l'est de Damas et a pu récupérer jeudi la localité de Mliha.
Avancée à Alep
Plus encore, et depuis jeudi, elle a réalisé une importante avancée dans le gouvernorat d’Alep où elle est parvenue à reprendre le contrôle d’une colline stratégique, At-Taanat sur laquelle est installée une caserne aérienne. Sa reprise a en soi été un exploit, d’autant qu’elle était spécialement fortifiée par les miliciens.
L’importance de cette caserne est qu’elle surplombe toutes les régions contrôlées par les miliciens rebelles dans la région de la cité industrielle de cheikh Najjar à l’est de la ville d’Alep. Dont ceux stationnés autour de la prison d’Alep qui a fait l’objet de multiples tentatives pour la conquérir.
Dans le Qalamoune, à l’est de Damas, les combats se poursuivent pour sécuriser toute cette région limitrophe avec le Liban et à travers laquelle étaient acheminées les voitures piégées qui ont frappé plusieurs régions libanaises dont la banlieue sud de Beyrouth.
Selon les dernières informations, la localité de Rankous, située à l‘ouest de Yabroud, l’ancien fief des miliciens, est sur le point de tomber entre les mains de l’armée gouvernementale. Des combats font rage dans les deux villages avoisinants de cette localité : Sarkha et Bakhaa, selon le site arabophone d’information Al-Hadath News.
Selon le correspondant du site iranien arabophone al-Alam, la présence de l’armée syrienne régulière sur plusieurs fronts en même temps a surpris les miliciens
Un pont Ammane-Antioche
Le journal libanais al-Akhbar a confirmé la présence d’un pont aérien entre la capitale jordanienne Amman et Antioche, la ville turque située non loin de la frontière avec la Turquie, dans le gouvernorat d’Iskenderun et qui comporte les sièges de plusieurs milices qui combattent en Syrie.
Le journal dit tenir cette information de sources jordaniennes sures, et de source de l’opposition syrienne. Un millier d’hommes, de plusieurs nationalités, dont des Saoudiens, des Jordaniens et des Syriens, ont été acheminés ces trois derniers jours. Ils ont subi un entrainement militaire supervisé aussi bien par les services de renseignements jordaniens que par des responsables américains. Ils rejoignent des miliciens Tchétchènes qui affluent aussi en grand nombre à cette région frontalière.
Nosra contre EIIL
Et dans le cadre du combat fratricide sans merci que se livrent les deux milices d’Al-Qaïda, le front al-Nosra a exécuté 8 de ses membres après les avoir accusés de l’espionner pour le compte de l’EIIL.