Ayman al-Zawahiri a consacré le gros de son message de 10 minutes au décès de son compagnon de route Abou Khaled al-Souri.
Le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri a appelé vendredi à "un arbitrage indépendant en vertu de la loi islamique" pour mettre fin aux combats opposant depuis plus de trois mois l'EIIL aux groupes rebelles en Syrie, dans un enregistrement audio déplorant la mort d'un compagnon de route.
"Tous les musulmans doivent résister à un tel conflit, et à quiconque s'oppose à l'idée d'un arbitrage indépendant en vertu de la loi islamique sur la question, et j'insiste sur le fait qu'il doit être indépendant", a dit le chef d'Al-Qaïda dans cet enregistrement diffusé vendredi sur des sites jihadistes.
"Aucun musulman ou combattant ne doit s'impliquer dans (l'effusion du) sang des jihadistes", a-t-il insisté qualifiant ces combats meurtriers de "conflit aveugle qui s'est abattu sur la terre bénie de Syrie".
Ayman al-Zawahiri a consacré le gros de son message de 10 minutes au décès de son compagnon de route Abou Khaled al-Souri, "un vétéran du jihad, auquel il a consacré sa vie", tué le 23 février dans un attentat suicide dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie.
Al-Souri était un commandant du Front islamique, aux prises depuis début janvier avec l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans le nord de la Syrie.
Deux jours après sa mort, le Front al-Nosra --branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie-- avait appelé l'EIIL à régler leur conflit devant un tribunal religieux et à mettre fin à leur conflit sanglant.
Le chef d'Al-Nosra, Abou Mohammad al-Jolani, avait annoncé que ses hommes combattraient ce groupe même en Irak s'il refusait l'arbitrage religieux. Mais l'EIIL n'a jamais donné suite à cet appel, ni à tous les autres lancés notamment par des chefs religieux proches des milieux terroristes.
Si Al-Nosra et l'EIIL sont tous deux issus de la branche d'Al-Qaïda en Irak, leurs relations se sont détériorées et des combats opposent les rebelles, dont ceux d'Al-Qaïda, aux combattants de l'EIIL.
Début janvier, de nombreux groupes rebelles excédés par les exactions attribuées à l'EIIL et sa volonté d'hégémonie ont lancé une offensive contre le groupe dans les zones contrôlées par la rébellion dans le nord de la
Syrie.
Ayman al-Zawahiri avait déjà appelé à la fin des hostilités après le début des combats en janvier.