Alors qu’Obama affiche un soutien à la démocratisation du monde arabe, son administration œuvre en catimini pour protéger ses monarchies caduques qui dilapident les pétro-dollars, brandissant le spectre de la menace iranienne.
Selon l'agence «Associated Press», les États-Unis œuvrent pour resserrer leurs liens militaires avec Riyad. Et ce dans le cadre d’un projet précieusement gardé au secret, et qui prévoit la création d’une force d’élite saoudienne chargée de protéger les richesses pétrolières du royaume, les futures installations nucléaires, en plus d'autres sites possibles.
À la foi de responsables américains, cités par l’agence, des pourparlers ont lieu entre les deux parties en vue d’établir un système de défense aérienne et balistique ayant la capacité de «prévenir tous les dangers qui menacent le royaume en particulier ceux venant de l'Iran».
Ces mesures qui constituent un prolongement des relations historiques entre les deux pays repose sur l'appétit de Washington pour le pétrole d’une part et sur la dépendance permanente saoudienne sur les capacités militaires américaines de l’autre.
Cette force devrait être composée de 35 000 hommes, formés et équipés grâce aux efforts conjoints des ministères américains de la Justice, de la défense et de l'énergie, et sous l'égide du Commandement américain centrale. Les travaux ont d’ailleurs été entamés depuis 2010.
La tâche principale de la force sera de protéger les infrastructures pétrolières, mais sa portée s'étend plus large que cela.
Dans une dépêche diplomatique révélée par Wikileaks, il est écrit que sa tâche constitue aussi à protéger des installations saoudiennes de production d'énergie, des usines de dessalement de l'eau, et des installations nucléaires pour l'avenir.
Une fois modernisée, révèle un responsable américain à l’AP, cette force devrait également protéger des ambassades et autres représentations diplomatiques, des installations et des centres universitaires et de recherche. Elle sera distincte de l'armée et de la Garde nationale saoudienne. L'analyste Christopher Blanchard estime que ce projet est très important pour l'Arabie saoudite car il reflète l'engagement politique et symbolique américain à la sécurité saoudienne à long terme, transfert des relations bilatérales à «la deuxième génération».
Selon l’agence américaine, la nouvelle coopération est édifiée sur la base d'un accord signé en mai 2008 entre la Secrétaire d 'Etat américaine Condolezza Rice et le ministre saoudien de l'Intérieur le prince Nayef bin Abdul Aziz.
Dans le même mois les deux pays ont signé un accord sur la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire pacifique.
Tandis qu’en Octobre 2008, l'ambassadeur américain en Arabie Saoudite Ford Fryer a déclaré que le programme des forces de sécurité spéciales «serait le plus probablement l’une des plus grandes initiatives dans les relations américano-saoudiennes», ajoutant que la valeur des contrats associés au programme pourrait atteindre des dizaines de milliards de dollars.
Par ailleurs, évoquant la transaction d’armements de 60 milliards de dollars contractée par Riad avec Washington pour obtenir des avions F15, des responsables américains ont confié à l’AP qu’elle pourrait s’étendre pour comprendre des navires de guerre, des aéronefs aux systèmes les plus perfectionnés, des systèmes balistiques renouvelés dont des Patriot capables d’intercepter des missiles balistiques de courte et moyenne portée.
(AP)