Les services de renseignements saoudiens ont remis aux insurgés ces derniers mois, sans doute avec le consentement et le soutien américain, des armes sophistiqués, qui ont été dernièrement utilisés dans les batailles du Qalamoun.
User la Syrie et empêcher son redressement constituent l'objectif des efforts déployées par les Etats-Unis, avec l'Otan, la Turquie, l'Arabie saoudite et le Qatar, après que cette "alliance ait compris que le renversement du président Bachar al-Assad sont impossibles à réaliser".
En effet, le gouvernement américain met la dernière main à un plan visant à former plus de rebelles syriens et à leur livrer davantage d'armes légères, selon deux sources proches des services de sécurité à Washington, citées par l'agence d'information libanaise Reuters version arabe.
Les bénéficiaires seront "des mouvements modérés présents essentiellement en Jordanie, le long de la frontière syrienne", a-t-on précisé .
Ces nouvelles livraisons seront probablement modestes et il n'est pas question pour le moment de fournir les missiles sol-air portatifs que les groupes armés réclament.
L'armée syrienne regagne du terrain depuis plusieurs mois, mais Washington rechigne toujours à livrer des armes lourdes ou sophistiquées à même d'inverser le rapport de force, craignant qu'elles ne tombent aux mains des takfiris qui pourraient les utiliser contre l'entité sioniste ou pour s'en prendre à des avions de ligne.
Cette prudence, qui tranche avec l'ampleur de la crise humanitaire, a valu de vives critiques à Barack Obama. L'Arabie saoudite et le Qatar, tous deux alliés des Etats-Unis, n'hésitent pas à armer les differents groupes armés takfiris, y compris ceux dominants et hostiles aux modérés de l'Armée syrienne libre.
A Washington, ont précise que le Congrès n'aura pas à débloquer de fonds pour financer les nouvelles aides américaines. "Nous devons maintenant finaliser les plans", a déclaré un membre de l'administration ayant requis l'anonymat a rapporté Reuters.
Selon un ancien membre du gouvernement informé du projet, les formations se dérouleront par petits groupes. Arabie saoudite, Jordanie, Emirats arabes unis et France devraient y participer, a-t-il poursuivi.
Si elle admet que ses projets ne changeront pas fondamentalement le rapport de force, l'administration Obama estime qu'ils augmentent ses chances d'avoir des alliés au pouvoir au cas où le régime de Bachar al Assad viendrait à tomber, dit-on de sources officielles.
Les sources font état d'un projet d'entrainement de 600 rebelles par mois dans des camps saoudiens, qataris, jordaniens et turcs (l'implication de la Turquie n'a plus besoin de déclarations publiques). Les services de renseignements saoudiens ont remis aux insurgés ces derniers mois, sans doute avec le consentement et le soutien américain, des armes sophistiqués, qui ont été dernièrement utilisés dans les batailles du Qalamoun. D'importantes quantités en ont d'ailleurs été retrouvées dans des dépôts saisis dans la région.
Les indices montrent que les Etats-Unis, en coopération avec leurs alliés, veulent provoquer un longue guerre d'usure en Syrie, en formant de nouveaux groupes armés, semblables aux Contras du Nicaragua, qui ont été soutenus et reconstitués malgré leurs défaites successives contre les forces sandinistes. Les efforts sont donc déployés pour envoyer davantage d'hommes et d'armes en Syrie, afin de prolonger la guerre et les destructions. L'entrainement mensuel de "rebelles" prouve l'existence d'un projet sur le long terme, essentiellement basé sur les assassinats et les sabotages, dans le but d'entraver l'avancée de l'armée syrienne sur le terrain, ainsi que le redressement de l'Etat. Ce plan d'entrainement vise à pallier au retour dans le giron de l'Etat de milliers d'ex-rebelles, grâce aux réconciliations et aux amnisties présidentielles, et à l'inversement du flux migratoire des extrémistes étrangers.
C'est dans ce cadre qu'intervient l'implication directe de la Turquie dans la guerre en Syrie. Après la dernière visite de Recep Tayyeb Erdogan à Téhéran, les milieux du pouvoir turc ont indiqué qu'Ankara avait convenu, avec la partie iranienne, que la priorité en Syrie devrait aller à lutte contre le terrorisme. Mais il est apparu que les réalités sur le terrain étaient à l'opposé de ces déclarations. La Turquie a en effet planifié et organisé l'attaque des groupes terroristes contre la localité syrienne de Kassab (au Nord de Lattaquié), dont les habitants sont des rescapés du génocide arménien. Le but de cette agression est d'ouvrir un nouveau front pour perturber l'organisation des prochaines élections présidentielles en Syrie.