11-03-2025 09:36 PM Jerusalem Timing

John Kerry accuse "Israël" d’avoir entravé le "processus de paix"

John Kerry accuse

« Israël » réplique à Kerry. Le gouvernement Netanyahu limite les contacts avec les ministres palestiniens.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a accusé mardi "Israël" d'avoir entravé le "processus de paix" avec les Palestiniens.

Kerry s'en est exceptionnellement pris à l'allié israélien, jugeant que l'annonce la semaine dernière de plus de 700 nouveaux logements à Jérusalem-Est et le refus de libérer des prisonniers palestiniens avaient précipité les négociations israélo-palestiniennes dans une impasse.

"Malheureusement, les prisonniers (palestiniens) n'ont pas été libérés le samedi (29 mars) où ils devaient l'être", a déploré le chef de la diplomatie américaine devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

"Puis, un jour, deux jours, trois jours sont passés et dans l'après-midi, quand ils (les Israéliens) pouvaient peut-être le faire, 700 logements de colonisation étaient annoncés à Jérusalem et +pouf+, voilà où nous en sommes", a-t-il regretté.

Le gouvernement israélien avait refusé de libérer le 29 mars comme prévu un quatrième et dernier contingent de prisonniers palestiniens, réclamant désormais une prolongation des négociations censées s'achever fin avril.

Le président palestinien Mahmoud Abbas avait réagi en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par « Israël » pour ces libérations le déliaient de son engagement de s'abstenir de toute démarche auprès de la communauté internationale.

Cette décision est intervenue peu après un nouvel appel d'offres par "Israël" pour 708 logements dans le quartier de colonisation de Gilo, à Jérusalem-Est annexée.

« Israël » réplique à Kerry

 Le ministre a remis sur les rails fin juillet 2013 le dialogue israélo-palestinien, après trois ans de gel, et a effectué plus d'une dizaine de navettes au Proche-Orient, avec des centaines d'heures d'entretiens avec leurs dirigeants.

La réaction d'"Israël" à la pique de M. Kerry ne s'est pas fait attendre. "J'ai entendu que le programme de construction à Jérusalem avait été défini par un +pouf+", a ironisé le ministre de l'Economie Naftali Bennett. "Israël ne présentera jamais ses excuses pour ses constructions à Jérusalem", a martelé ce chef du parti Foyer Juif.

Le département d'Etat a lui essayé d'éteindre l'incendie naissant entre les deux alliés: "John Kerry a dit très clairement que les parties avaient pris des mesures non constructives et à aucun moment il ne s'est livré à un jeu d'accusations", a défendu la porte-parole Jennifer Psaki.

De fait, M. Kerry a aussi fustigé les Palestiniens pour "ne pas avoir aidé en adhérant aux traités" internationaux.

Il a renvoyé les deux camps dos à dos, réaffirmant qu'il leur revenait de "prendre les décisions fondamentales". "Ce n'est pas notre décision", a insisté M. Kerry.

Le secrétaire d'Etat a aussi été pris à partie par le sénateur républicain John McCain, pour qui le « processus de paix » "s'est arrêté". "Admettez la réalité!", lui-a-t-il lancé.

"Israéliens et Palestiniens ne l'ont pas déclaré mort. Ils veulent continuer de négocier", lui a répondu le secrétaire d'Etat.

Le gouvernement Netanyahu limite les contacts avec les ministres palestiniens

Entre-temps, les ministres israéliens ont reçu mercredi la consigne de limiter les contacts avec leurs homologues palestiniens, sauf en matière de sécurité et de diplomatie, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale israélienne.

"En réponse aux violations palestiniennes des promesses faites dans le cadre des négociations de paix, il a été demandé aux ministres du gouvernement israélien de s'abstenir de rencontrer leurs homologues palestiniens", a précisé cette source, sous couvert d'anonymat.

"Dans les faits il n'y a pas de rencontres organisées entre ministres palestiniens et israéliennes, à part entre ministres des Finances", a déclaré M. Majdalani à l'AFP.

Une source gouvernementale palestinienne a indiqué à l'AFP qu'il pourrait s'agir d'un début de gel du transfert des taxes collectées par « Israël » pour le compte de l'Autorité palestinienne, car l'essentiel des rencontres entre les ministres des Finances porte sur ces taxes qui servent à payer les fonctionnaires palestiniens.